Soudan : de nouvelles poursuites engagées contre Omar el-Béchir

13-11-2019 11:45

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Le président déchu, actuellement emprisonné et jugé à Khartoum pour des accusations de corruption, est une nouvelle fois poursuivi par les autorités de son pays pour son rôle dans le coup d'Etat de 1989 qui l'avait amené au pouvoir, a-t-on appris.

Un nouveau mandat d’arrestation a été émis contre Omar el-Béchir. « Des mandats d'arrêts ont été émis contre tous les responsables militaires et civils qui ont comploté et mis en œuvre le coup d'Etat de 1989 », a annoncé, dans un communiqué, le mouvement des Forces pour la liberté et le changement, fer de lance de la contestation qui a mené à la chute de Béchir en avril dernier.

Outre l’ex-président, les mandats émis visent également des responsables de premier plan de l'ancien régime soudanais. Et selon la loi soudanaise, ces chefs d'inculpation qui leur sont reprochés sont passibles de la peine de mort ou de la prison à perpétuité.

Arrivé au pouvoir en 1989 par un coup d'Etat soutenu par les islamistes, Omar el-Béchir avait dirigé le Soudan pendant trente ans. Il a été destitué par l’armée, le 11 avril dernier, après des mois d'un mouvement de contestation populaire inédite.

La Cour pénale internationale (CPI) avait auparavant émis deux mandats d’arrêt contre Omar el-Béchir pour « crimes de guerre », « crimes contre l'humanité » et « génocide » au Darfour.  Cette province occidentale soudanaise a été le théâtre d'une guerre sanglante entre rebelles et forces loyales au pouvoir de Khartoum. L’ONU estime que le conflit, qui a éclaté en 2003 au Soudan, a fait trois cent mille morts et 2,5 millions de déplacés.

Les procureurs de la CPI avaient aussi, après la destitution d’Omar el-Béchir, demandé qu'il soit jugé pour les tueries de masse commises au Darfour, mais les militaires, au pouvoir après sa chute, avaient refusé de le remettre à la cour. Ils justifiaient leur refus au fait que leur pays n’a pas ratifié le Statut de Rome - le traité fondateur de la CPI - pour permettre au président déchu d'être transféré à La Haye, où siège le tribunal.

 

 

Nestor N'Gampoula

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