Soudan du Sud : 7 millions de personnes menacées par la faim

Lundi 31 Mars 2014 - 19:40

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La responsable de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Soudan du Sud, Sue Lautze, a prévenu, ce lundi 31 mars, que la situation alimentaire dans ce pays était « catastrophique » et nécessitait une intervention urgente de la communauté internationale

« La faim menace quelque 7 millions de personnes, dont près d’un million qui ont abandonné leurs logements face au climat de terreur semé par les combats. Ce n’est pas seulement des millions de personnes qui ont été déplacées, mais aussi plus de dix millions de têtes de bétail qui ont été éloignées de leurs itinéraires habituels de pâturage », a indiqué Sue Lautze. Elle a annoncé avoir reçu 13,7 millions de dollars du gouvernement du Royaume-Uni pour son fonds d’urgence.

La responsable de l’équipe de la FAO au Soudan du Sud a dit que l’aide aux opérations de la FAO accordée par le Département du Royaume-Uni pour le développement international (DFID) est arrivée à point nommé. Elle servira à aider les familles victimes des conflits, à rétablir leurs moyens de subsistance basés sur l’agriculture et conjurer une situation d’insécurité alimentaire de plus en plus alarmante. « Nous avons un laps de temps extrêmement limité pour livrer les semences et autres intrants qui sont d’une importance vitale pour les agriculteurs. Il commence déjà à pleuvoir dans certaines régions ; une fois que la saison des pluies démarre, il est trop tard pour semer et de vastes zones deviennent inaccessibles », a expliqué Sue Lautze.

Face aux inquiétudes des cultivateurs sur l’interruption des marchés, des chaînes d’approvisionnement en intrants et des initiatives de développement sur tout le territoire national, la FAO entreprend de leur fournir un accès à des semences de qualité, des outils, une formation et d’autres mesures de soutien nécessaires pour assurer une production raisonnable en 2014. En effet, cela est primordial pour garantir des disponibilités alimentaires durant le restant de l’année, compte tenu du déficit actuel de production céréalière de 400.000 tonnes.

La FAO est en train de préparer divers kits de subsistance d’une valeur unitaire de 30 dollars. Chaque kit permettra de fournir six mois de cultures de base pour une famille, une année de légumes riches en nutriments, des services de santé animale pour 80 familles pendant un mois, ou encore suffisamment de poisson pour nourrir 20 familles chaque jour.

Dans les zones les moins touchées du pays, l’issue de la campagne principale de semis sera déterminante pour la sécurité alimentaire à moyen terme du pays. Dans l’État de l’Equatoria occidental qui a affiché les taux de production les plus élevés du pays au cours des cinq dernières années, les agriculteurs n’ont pas été directement touchés par le conflit et ont déjà commencé à préparer leurs champs.

L’agence onusienne sollicite 77 millions de dollars pour aider 2,3 millions de personnes, en particulier pour les semis de légumes à maturation rapide et cultures vivrières de base, ainsi que pour la pêche et la lutte contre les maladies animales. Son soutien s’articule autour d’une double approche qui aide les ménages vulnérables des zones victimes du conflit à commencer à rebâtir leurs moyens de subsistance anéantis, tout en fournissant un appui aux agriculteurs des zones non touchées par le conflit. La FAO travaillera avec ces agriculteurs pour accroître les disponibilités vivrières au cours des mois à venir et permettre ainsi d’atténuer l’impact de la crise alimentaire qui se profile.

 

 

Nestor N'Gampoula