Soudan du Sud : l’ONU et l'UA saluent la formation d’un gouvernement d'union nationale

Lundi 24 Février 2020 - 16:40

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Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, ainsi que le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, se sont félicités samedi de la mise en place d’un gouvernement de transition d’unité nationale.

« Antonio Guterres félicite les parties pour cette réalisation importante dans la mise en œuvre de l’accord revitalisé sur la résolution des conflits au Soudan du Sud. Il salue les efforts régionaux et internationaux qui ont contribué à ce résultat. Il appelle les membres du gouvernement de transition d’unité nationale à adhérer pleinement à la lettre et à l’esprit de l’accord, afin que le peuple du Soudan du Sud puisse enfin réaliser les avantages d’une paix et d’une stabilité durables qu’il mérite », a indiqué son porte-parole à New York.

« L’ONU est prête, en étroite coordination avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement et l’Union africaine, à aider les parties à mettre en œuvre l’Accord », indique le communiqué.

En effet, le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et le chef de l’opposition, Riek Machar, sont convenus de former un gouvernement d’union nationale, pour tenter de mettre fin à six années de guerre dans leur pays. Machar, qui a déjà été vice-président par deux fois entre 2011 et 2013, puis brièvement en 2016, a prêté serment le 15 février.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie du gouvernement d’union nationale composé de trente-cinq ministres. Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de Machar.

La récente proposition de Salva Kiir de revenir à un système fédéral de dix États, au lieu de trente-deux, plus trois « zones administratives », a contribué à débloquer la situation. Riek Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Depuis Addis-Abeba, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, pour sa part, a félicité le peuple et le gouvernement du Soudan du Sud pour « la formation réussie du gouvernement revitalisé d'union nationale de transition ».

Il a, en outre, déclaré que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

L’accord a également été salué par des groupes de défense des droits humains, l’Union européenne et le chef de l’ONU pour les réfugiés, qui ont souligné « le long et difficile chemin qui reste encore à parcourir ».

Le président de la Commission de l’UA a félicité les signataires du R-ARCSS d'avoir franchi une étape importante vers la construction d'un pays pacifique, stable, uni et prospère. En outre, il a souligné l'importance du R-ARCSS pour « s'attaquer aux causes profondes du conflit ainsi que pour préparer le terrain pour la paix, la sécurité, la stabilité et le développement dans le pays ».

La formation du gouvernement d'union nationale n'est qu'une première étape vers des processus de réformes plus difficiles, qui nécessiteront une direction ferme, collégiale et transparente en vue de répondre aux attentes légitimes de paix des populations du Soudan du Sud, sombré dans la guerre civile fin 2013. Le conflit a finalement engendré l'une des crises de réfugiés à la croissance la plus rapide au monde. L'ONU estime qu'environ quatre millions de Sud-Soudanais ont été déplacés à l'intérieur et à l'extérieur du territoire national.

Un accord de paix signé en août 2015 s'est effondré suite à la reprise des violences dans la capitale Juba en juillet 2016.

Yvette Reine Nzaba

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