Soudan du Sud : peut-être vers une sortie de crise

Lundi 2 Février 2015 - 11:18

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Le gouvernement et la rébellion s’engagent une nouvelle fois à respecter l’accord de cessez-le-feu signé en janvier 2014. Tout porte donc à croire que la paix est à l’horizon puisqu’un un nouvel accord de conciliation et de cessation des hostilités a été signé sous l’égide de l’IGAD dimanche en marge du 24e sommet de l’Union africaine.

Le texte approuvé par le président sud soudanais Salva Kiir et son rival Riek Machar est un accord à minima qui a été arraché au forceps aux deux leaders qui, selon des sources concordantes, se sont serré la main après l’avoir signé. Par ce document présenté par Seyoum Mesfin, l’envoyé spécial de l’organisation des États de l’Afrique de l’est (IGAD) qui assure la médiation, les deux parties se sont engagées une nouvelle fois à respecter l’accord de cessez-le-feu signé en janvier 2014 ainsi que la matrice de novembre dernier sur la formation d’un gouvernement de transition. L’accord prévoit que toute violation du cessez-le-feu conduira à une dénonciation au conseil de paix et sécurité de l’UA ainsi qu’au conseil de sécurité des Nations unies.

Pour l’envoyé spécial de l’organisation des États de l’Afrique de l’est (IGAD), cette phase des négociations est considérée comme la dernière avant le round final qui doit reprendre le 20 février « Ce sera vraiment la dernière session de pourparlers, parce que s’ils ne mettent pas fin à cette crise et s’ils ne parviennent pas à un accord final, il y aura paralysie constitutionnelle au Soudan du Sud car la Constitution de transition prévoit la désignation d’une assemblée en mars, la tenue d’élections dans le mois qui suit, afin qu’un gouvernement élu soit en place au plus tard le 9 juillet » a-t-il expliqué.

La signature de ce nouvel accord intervient après les menaces proférées par l’organisation continentale contre les deux parties en conflits au Soudan du Sud au second jour du 24e sommet de l’UA. Le conseil de paix et de sécurité avait notamment averti que les forces gouvernementales et les rebelles subiront des sanctions de l’organisation panafricaine, en cas de violation des accords de paix. Il avait aussi exhorté le gouvernement et les rebelles sud-soudanais à faire des propositions en vue d’un gouvernement de transition. Quant à l’IGAD, une organisation de huit pays d’Afrique de l’Est, dont fait partie le Soudan du Sud, elle avait soutenu la décision de l’UA de sanctionner tout camp qui violerait l’accord de paix inter-soudanais.

L’accord de cessez-le-feu obtenu à l’arrachée par les médiateurs de l’IGAD début 2014 a plusieurs fois été violé. Les deux camps s’accusent l’un et l’autre d’être responsables des violations de cet accord. Malgré cela, l’actuel président sud soudanais et son ancien vice-président se sont rencontrés à Addis-Abeba pour tenter de mettre fin à la guerre civile qui ravage leur pays, où forces gouvernementales et rebelles s’affrontent depuis fin 2013. Signalons que selon l’ONG Oxfam, les combats au Soudan du Sud entre l’armée gouvernementale et les partisans  ont fait déjà plus de 1,9 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Elle estime que 479 mille personnes ont fui vers les pays voisins.

 

Nestor N'Gampoula