Soudan : manifestation des professeurs d’université contre le pouvoir

Mercredi 30 Janvier 2019 - 18:29

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Le mouvement de contestation contre le président Omar el-Béchir continue de gagner du terrain puisque trois cents enseignants et conférenciers de l’université de Khartoum s’en sont joints et ont manifesté, le 30 janvier, sur le campus pour protester contre le régime.

« Plus de trois cents professeurs et conférenciers de l’université (de Khartoum) ont organisé un rassemblement aujourd’hui sur le campus », a indiqué le porte-parole du groupe de manifestants, Mamduh el-Hassan. « Cinq cent trente et un employés de l’établissement avaient signé une pétition intitulée "Initiative des professeurs de l’Université de Khartoum », qui présente une série de demandes, a-t-il ajouté, précisant que « la principale demande est qu’un gouvernement de transition soit formé au Soudan ». De nombreux manifestants exigent la même chose, appelant depuis plus d’un mois à la démission du président Omar el-Béchir.

Déclenchées le 19 décembre dernier par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, ces manifestions se sont transformées en un mouvement de contestation contre le président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis un coup d’Etat soutenu par les islamistes en 1989. Le bilan officiel fait état de trente personnes tuées depuis le début des protestations alors que des ONG évoquent plus de quarante morts.

La manifestation des professeurs de l’Université de Khartoum, la plus vieille du pays, n’est pas la première du genre au Soudan. Son personnel a souvent pris la tête de manifestations antigouvernementales par le passé, mais l’actuel mouvement de contestation est jusque-là menée par l’Association des professionnels soudanais, qui regroupe enseignants, médecins et ingénieurs. Certains analystes estiment que cette contestation constitue le plus grand défi auquel est confronté le chef de l’Etat actuel depuis son accession au pouvoir, il y a trois décennies.

Des ONG de défense des droits humains avancent que plus de mille manifestants, leaders de l’opposition, militants et journalistes ont été déjà détenus par le Service national du renseignement et de la sécurité (NISS), organe qui mène la répression depuis le début des manifestations. Pour tenter de maîtriser la contestation, le chef du puissant NISS a été amené, le 29 janvier, à ordonner la libération de toutes les personnes détenues depuis le début de la contestation.

Notons que depuis des années, les Soudanais font face à des difficultés économiques croissantes. Le pays est confronté à une inflation de près de 70% par an et plusieurs villes souffrent de pénuries de pain et de carburant.

 

Nestor N'Gampoula

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