Sportissimo : gestion calamiteuse du sport en RDC

Vendredi 2 Août 2019 - 13:45

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Sylvestre Ilunga invité à nommer un ministre loin de « l’opération-retour »

Dans les jours à venir, sportissimo à travers ses fins limiers, qui abattent le travail des fourmis, ne ratera pas l’occasion de mettre à nue et à la place publique la gestion calamiteuse du sport dans certains pays du bassin du fleuve Congo. Cette brèche ouverte incite sportissimo à apporter sa contribution au déboulonnement de l’un des systèmes de gestion du mouvement sportif de la République démocratique du Congo (RDC), condamné à se faire guérir par la cure qui sera imprimée par la vision du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à travers le nouveau gouvernement piloté par le premier ministre Sylvestre Ilunga Ikunlumba invité à doter le pays d’un ministre des Sports loin de « l’opération-retour », c’est-à-dire une action pour pomper dans les caisses de l’État au détriment du mouvement sportif national et aux délégations sportives. Le nouveau ministre qui sera nommé devra diligenter un audit pour se rendre compte de la manière dont ce ministère était géré avant sa prise de fonction et de sanctionner les prédateurs bien connus. 

Gestion du sport par «l'opération retour »

Il n’est point de se leurrer : le sport en RDC était loin d’être une école de loyauté, de solidarité, de fair-play mais d’unité entre les peuples. Il était siamois à la politique où l’enrichissement illicite  avait placé les maffieux au firmament de la hiérarchie sociale et politique. L’idéal olympique était violé et foulé au pied. La politique de « Ôte-toi de là que je m’y mette » avait battu son plein quand bien même il s’agissait de l’immoralité, de la tricherie et de la fraude maquillant l’incompétence et la médiocrité sans vergogne de la plupart de dirigeants sportifs à quelques exceptions près. Il suffit d’un coup d’œil rétrospectif pour être convaincu de cette évidence, malheureusement l'impunitée à dessein pour des besoins de la cause était institutionnalisée. Les élections dans le mouvement sportif national congolais se monnayaient à coup d’argent sale faisant l’affaire des corrupteurs et des corrompus au mépris de l’éthique olympique et des textes en vigueur en la matière sportive. Les différents ministres ayant la charge la jeunesse et les sports avaient terni l’image de marques du pouvoir durant le régime des deux mandats de l’ex-président Joseph Kabila Kabange. Partie prenante à ce fléau qui dérivait de tant d’autres antivaleurs, ils cautionnaient la corruption à haute échelle au Comité olympique congolais et dans les fédérations sportives nationales. Si les membres du mouvement sportif national étaient sérieux et responsables de leurs actes, ils n’auraient pas élu et reconduit dans leurs organes certains dirigeants maffieux. Aussi paradoxalement que cela puisse paraître, il était dommage et triste  que ces maffieux soient perchés au sommet du sport congolais sans encourir une moindre inquiétude. Flibustiers des temps modernes, ils excellaient dans un système dit « opération-retour » avec les prélèvements de gros montants sur les frais destinés aux fédérations pour les missions sportives qu’ils recyclaient dans une chaîne, et les ministres n’étaient étrangers. La presse avait beau dénoncer sans que le procureur général de la République et ses substituts ne se saisissent de ces dossiers pour en sortir des infractions passibles à des poursuites judiciaires à ces prédateurs réputés de « l’opération-retour ». Ils étaient bonnement silencieux.                       

L’impunité : une excellence

Rien d’étonnant et c’était à la mode sous le régime passé, l’impunité dans le sport était traitée en excellence, les estafettes des ministres huppés au cabinet sempiternellement et dans certaines fédérations sportives nationales ainsi qu’au Comité sportif congolais se permettaient le luxe de ponctionner sur les frais de délégations sportives pour les recycler dans la fameuse « opération de retour ». Les ministres ne pipaient mot du fait que leurs comptes étaient gracieusement garnis. Ces gens comme des électrons libres planaient allégrement dans le ciel de la maffia, adulés par une classe bénéficiaire de ces retombées. Les cas étaient légion, continuent d’étonner et de scandaliser plus d’un Congolais sur les détournements et le faux en écriture de cette bande spécialisée dans ce système sans foi ni loi. Le premier ministre a intérêt avec son ministre chargé de Sport de commencer par auditer dans ce secteur avant de se lancer en plein exercice des fonctions leur dévolues par le président de la République, préoccupé par l’instauration d’un État de droit où la justice aura droit de cité, pour séparer le bon gré de l’ivraie. Le déboulonnement  du système avilissant le pays décrété par le président de la République ne peut en aucun cas épargner le système de gestion du sport congolais.

 

 

Pierre Albert NTUMBA

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