Sportissimo. Russie 2018 : le décor se défaitSamedi 14 Juillet 2018 - 14:58 A un jour de la finale de la 21e Coupe du monde de football, le décor, comme au théâtre, s’est déjà défait, sans aucune autre forme de procès. Le public est aux aguets, en ambivalence, attendant d’applaudir le successeur de l’Allemagne sur le podium du sacre mondial, le 15 juillet à Moscou. Il ne reste plus de la Russie que la remise du trophée à l’heureux vainqueur de la finale, mettant ainsi un terme au méga spectacle de football mondial. Mais Russie 2018 et sa vidéo d’assistance à l’arbitrage ont déjà classé l’Europe première, l’Amérique deuxième, l’Asie troisième et l’Afrique quatrième. Comme pour dire Acta est fabula (la scène est jouée). A l’instar d’une course cycliste en ligne, semblable au Tour de France qui va à son tour voler la vedette en focalisant l’attention des sportifs durant ce mois de juillet, cette 21e édition de la Coupe du monde de football avait aligné au départ trente-deux équipes nationales en provenance de l’Amérique, l’Afrique, l’Asie et l’Europe sans compter l’Océanie. A la fin de la première étape, à savoir le tour des éliminatoires en poules, partie du 14 au 30 juin, seize équipes ont été lâchées parmi lesquelles celles du continent africain. Au deuxième tour, c’est-à-dire l’étape engageant les seize équipes restantes dans la course, du 30 juin au 3 juillet, les équipes d’Asie sont éliminées. Les huit équipes sorties vainqueurs ont constitué l’étape de quarts de finale, du 3 au 7 juillet. L’Amérique plie bagages par la suite et entre à la maison suivre le reste de la compétition. Restées en lice, les équipes européennes s’engagent dans une course effrénée pour se qualifier au terme de cette étape décisive pour le sprint final du 15 juillet. La Russie devient le 15e pays organisateur à perdre à domicile. Les 10 et 11 juillet, France et Belgique, Angleterre et Croatie ont joué en demi-finale. Deux ont succombé, notamment la Belgique et l’Angleterre, laissant la France et la Croatie s’empoigner pour le sacre de demain. Russie 2018 a démontré que les grandes vedettes du football, adulées aux championnats dans leurs clubs à l’extérieur de leurs pays respectifs, sont une goutte d’eau dans la mer en dépit de quelques exploits inédits et personnels. L’exportation de ces migrants de sport à la recherche de l’eldorado sous d’autres cieux n’était pas indispensable dans la promotion du football de leurs pays d’origine. Pourtant, dans les clubs de l’étranger ou ils évoluent, leurs présences garantissent le succès. Un autre constat, le football mondial, par son schéma caricatural, a étouffé la spontanéité des talents innés des athlètes et tué l’esprit de football total de beaucoup de pays, surtout africains et latino-américains. Dominé autrefois par le physique, les dribles, la vitesse, les tirs à distance dans la course, le football de ces pays était fondé sur des actions qui le rendaient attrayant. Le football total a perdu son identité au profit du football « Mitendo», digne pour les spectacles des marionnettes dans les cinés foot. Russie 2018 a été également le théâtre d’auto-buts, des prolongations et des tirs au but. Il y a lieu, selon plusieurs observateurs, de traiter la vidéo d’assistance à l’arbitrage comme un bourreau des Africains. En définitive, la Russie a eu le mérite d’expérimenter l’organisation de cette compétition mondiale avec trente-deux pays et l’utilisation officielle de cette fameuse vidéo jugée « Afrique phobe ». Car c’était toujours l’appréciation de l’arbitre qui primait, moulée dans ses émotions et sentiments humains. D’où la question des uns et des autres : « La Fifa a-t-elle modifié les lois de jeu, particulièrement celles concernant l’arbitrage avec l’intrusion de cette fameuse vidéo ? ». En attendant le verdict de demain, notons que la Coupe du monde de football a produit, depuis son existence, huit champions. Cinq sont européens, à savoir l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre et la France, contre trois pays de l’Amérique dont le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay. Le Brésil est le seul pays à être titré à l’extérieur. Puisque les deux pays finalistes de cette édition 2018 sont tous européens, l’Europe aura dès demain soir neuvième sacre.
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