Standard & Poor’s : la note de la RDC résiste malgré Ébola

Jeudi 28 Août 2014 - 19:11

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Plusieurs pays africains, parmi lesquels le Congo démocratique, nouvellement infecté par une souche du virus différente de celle qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest et au Nigéria, n’ont pas connu d'impact sur leur notation, du moins à ce stade.

L’analyse de l’agence de notation Standard & Poor's concerne une vingtaine de pays dont elle assure la notation, notamment le Cameroun, le Nigéria, le Sénégal, la RDC et le Burkina Faso. Cette mise au point pour le moins inattendue faite le 27 août arrive au moment où les projections les plus crédibles confirment une révision à la baisse de la croissance économique dans les pays les plus touchés. Certes, les morts se comptent par milliers depuis le début de l'épidémie en décembre 2013, mais cela  "n’a eu aucun impact immédiat sur la notation des vingt pays africains couverts par l’agence, notamment le Nigéria et la RDC où des cas d’infection ont été détectés ". Aussi l’épidémie est-elle "sans conséquences immédiates sur les notes souveraines attribuées aux Etats africains".  

Standard & Poor'sCependant, il convient de rappeler que les pays cités dans la mise au point de l'agence ne sont pas tous infectés par le virus.  À ce jour, Ébola frappe cinq pays, à savoir le Libéria, la Guinée et la Sierra Léone, et dans une moindre mesure la RDC et le Nigéria. En outre, l’agence a fait observer qu’aucun des trois pays sévèrement touchés par l’épidémie d’Ébola n’a été noté par ses équipes. Au-delà, a-t-elle ajouté, aucun de ces trois États n’est un partenaire commercial ou financier important. D’ailleurs, mis ensemble, ces trois pays effectuent des exportations représentant moins de 5%. Dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest, l’impact est également très faible. En effet, des pays comme le Sénégal et le Burkina Faso importent très peu de produits venant des trois pays touchés.

De ce qui précède, l’on comprend dès lors que les conséquences sont mineures, malgré la fermeture des frontières terrestres de quelques pays de la sous-région pour arriver à contenir l’épidémie. Le dernier cas en date est celui du Sénégal qui ferme officiellement ses frontières aériennes et maritimes avec la Guinée, la Sierra Léone et le Libéria.

Mais les projections restent plus ou moins optimistes pour la RDC et le Nigéria. Pour ce faire, l’épidémie paraît encore mineure et sans influence sur leur notation. Toutefois, l’agence ne prend pas à la légère le risque « non négligeable » de progression de l’épidémie, particulièrement au Nigéria en raison du fort peuplement de la ville de Lagos touchée.  Dans le cas de Jera, secteur touché situé à quelques dizaines de km de Boende, à 600 km de Mbandaka et 1200 km de Kinshasa, l’excentricité de la zone touchée située dans la province de l'Équateur pourrait aider à une progression réduite du virus. Le dispositif sanitaire placé autour de la zone touchée vient encore s’ajouter comme un autre atout important dans la réplique congolaise. Pour autant, cette clarification qui ne constitue pas en soi une notation peut aider à affaiblir la psychose qui gagne du terrain au jour le jour.       

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Le bâtiment de l'agence américaine Standard & Poor's