Stratégie commerciale : le black friday gagne l’Afrique

Réglé comme une saison des pluies, le black Friday est un jour pendant lequel les magasins et autres commerces pratiquent des réductions créant ainsi un engouement monstre. On y enregistre souvent le plus grand nombre d’achats et de vente occasionné par des remises considérables sur la quasi-totalité des articles allant jusqu’à 80% de réduction.

Cette journée ne rate aucun domaine de la vie économique, de la réservation des chambres d’hôtel à la téléphonie, en passant par la mode, jusqu’à la commande des plats, tout y passe.

Contrairement à l’idée qui circule sur les réseaux sociaux, le black friday n’a rien avoir avec un jour dédié à la « vente des esclaves ». La version la plus repandue nous renvoie au début du siècle où la comptabilité des entreprises se faisait à la main. On raconte que les comptes étaient toujours écrits en rouge, étant donné qu’ils étaient la plupart du temps déficitaires, à l’exception de ce fameux vendredi de l’année qui correspond au lendemain de la thanksgiving (fête traditionnelle américaine qui couronne l’action de grâce de Dieu envers les humains), au cours duquel les familles sortaient pour faire les boutiques en masse. Ce jour-là, les comptes des entreprises devenaient positifs et écrits en noir, ce qui a conduit à donner le nom de black friday (vendredi noir) à ces soldes géantes.

Depuis 2014, cette folie d’achat consumériste américaine du black friday n’a eu aucun mal à s’intégrer. La tendance a pris d’assaut plus d’une vingtaine des pays africains. Son instigateur est le cite e-commerce Jumia (une filière qui fait dans l’hôtellerie, l’immobilier, l’électroménager, etc.), leader du commerce digital en Afrique avec ses enseignes (jumia travel, jumia food, jumia…) et qui affiche des soldes à donner le vertige pouvant durer pendant  trois semaines.

L’enjeu de ce concept réside sur l’effet qu’il attire les clients et permet ainsi de vider les stocks. Ceci donne l’opportunité aux commerces de les renouveler pour l’exercice suivant. Les boutiques des vêtements, par exemple, seront plus aptes à accueillir de nouvelles collections et d’autres commerces profiteront pour vider les articles proches de péremption, en même temps qu’elles renflouent les caisses.

Côté consommateurs, c’est justement la période adéquate tant attendue. Synonyme de trouver des articles à bas prix pour les fêtes de Noël et Nouvel an. Et comme un réveil du e-commerce en Afrique, c’est désormais l’ensemble des acteurs de ce secteur sur le continent qui proposent ce jour des grandes soldes.

Mais il faudrait savoir que cette période de forte mobilisation autour du prix cassé cache parfois des pièges tels que :

-Les fausses bonnes promotions : certains magasins ou sites augmentent les prix de leurs produits quelques semaines avant le black friday, pour ensuite les offrir avec un semblant de superbe réduction qui va jusqu’ à 75% mais en réalité, ces produits sont vendus à un prix réel avant promo et voir même parfois plus cher.

-Les achats compulsifs : sous prétexte de profiter des bons prix le jour du black friday, on peut se retrouver à acheter un produit dont on n’avait pas besoin ou faire un achat non planifié qui peut déséquilibrer votre budget.

-Les arnaques en tout genre : l’afflux d’internautes sur les sites d’e-commerce se transforme en opportunités pour les « cybercriminels ». Ils peuvent profiter de la précipitation et de la crédulité des internautes pour créer de fausses annonces promotionnelles, de faux sites, de publications mensongères pour attirer leurs victimes car, ces dernières baissent leur garde ce jour-là. Pour éviter de tomber dans ces pièges, il faudrait faire le repérage des produits souhaités avant le lancement des soldes. Ainsi, vous connaîtrez les prix et contournerez l’arnaque.