Succession de Tshisekedi à la tête du CNSA : le spectre de la division plane sur le Rassemblement

Jeudi 23 Février 2017 - 17:21

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Des réunions d’harmonisation de vues et de réajustement des ambitions politiques se succèdent pour départager les cinq candidats déclarés de la plate-forme à la présidence du CNSA alors que l’UDPS allègue que ce poste lui revient de plein droit.

Pas facile de trouver un digne successeur d’Étienne Tshisekedi à la tête du Conseil national du suivi de l’accord d 31 décembre (CNSA). Cette réalité, les membres du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement l’ont apprise à leurs dépens, eux qui peinent jusque-là à résoudre cette équation. À l’heure qu’il est, au moins cinq personnalités issues de cette plate-forme se sont déclarées candidates au poste du président du Conseil des sages qui, de facto, est promu à la direction du CNSA conformément à l’accord du 31 décembre. La commission mise en place pour gérer les ambitions des uns et des autres peine à trouver ses marques dans ce qui tend à se muer en une querelle interne.

Cinq personnalités ont déjà fait acte de candidature après la mort d’Étienne Tshisekedi qu’ils rêvent de succéder dans les deux structures, en l’occurrence, le Conseil des sages du Rassemblement et le CNSA. Il s’agit, entre autres, de Pierre Lumbi (G7), Martin Fayulu (Dynamique), Jean-Bertrand Ewanga (Alternance pour la République), Joseph Olenghankoy (Dynamique) et de Jean-Pierre Lisanga Bonganga (Coalition des Alliés de Tshisekedi). Entre-temps, le Front pour le respect de la Constitution, plate-forme concurrente au Rassemblement, n’est pas en reste et entend aussi avoir voix au chapitre à travers son candidat, Fidèle Babala. Pour ce regroupement politique, il n’y a pas lieu que le Rassemblement s’arroge seul le droit de désigner un candidat à la présidence du CNSA qui n’est pas sa chasse gardée.

Étant entendu qu’Étienne Tshisekedi - qui fut porté à ce poste sur le mode de désignation « intuitu personae » en raison de son combat politique - n’est plus, la présidence du CNSA reste désormais ouverte à toute candidature, entend-on dire du côté du Front. Pour cette plate-forme, l’automatisme qui veut que le président du Conseil des sages du Rassemblement soit de facto celui du CNSA tel que conclu sous les auspices de la Cénco ne pourra plus s’appliquer.

 Une chose est vraie, c’est que des sons discordants se font de plus en plus entendre du côté du Rassemblement. Entre-temps, l’UDPS qui pressent dans le chef de ses partenaires politiques une volonté manifeste de l’éloigner en marchant sur ses plates-bandes est revenue à la sellette en faisant savoir que la présidence du Conseil des Sages lui revient de droit étant donné qu’il l’occupait déjà à travers la personne du défunt.  Selon les responsables de l’UDPS, le compromis politique de la Saint-Sylvestre donnait le droit à ce parti de piloter à la fois le CNSA et le gouvernement de transition. Ce que les autres regroupements partenaires du Rassemblement  refusent d’admettre, voyant en cela une sorte de diktat qui ne dit pas son nom.  

Face à ce qui s’apparente à une confusion, il a été décidé de surseoir à l’examen des dossiers des candidats à la succession d’Étienne Tshisekedi. Des séances de concertation pourront être initiées dans les prochains jours au sein de la plate-forme en vue de trouver un modus vivendi entre l’UDPS et ses partenaires du Rassemblement de sorte à dégager des pistes de sortie et, par le fait même, éviter ainsi une crise interne.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les délégués du Rassemblement aux négociations du Centre interdiocesain

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