Sud-Kivu : FFJ salue le vote d’une loi locale sur la sécurité du journaliste

Lundi 11 Janvier 2016 - 16:00

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L’ONG exhorte le gouverneur de cette province, Marcellin Cishambo, à la publication de cette loi en vue de rassurer les journalistes sur leur couverture par une protection publique dans l’exercice de leur métier.

L’association de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), a dit, le 10 janvier, prendre acte du vote d’un édit sur la protection des journalistes évoluant sur le territoire de la province du Sud-Kivu. Mais, cette ONG émet, par contre, de sérieuses réserves quant à l’applicabilité d’une telle loi dans un contexte régional de conflit armé à répétition.

L’ONG a, en effet, rappelé que les élus locaux ont voté, le 30 décembre 2015, une loi sur la protection des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme dont la promulgation n’est toujours pas effective. Ce résultat est, selon FFJ citant le Réseau des associations des droits de l’homme de cette province de l’Est de la RDC, « le fruit d’un grand travail abattu par plusieurs acteurs depuis huit ans. Il clôture la série d’activités prévues par les députés provinciaux du Sud Kivu au cours de la session de septembre 2015 qui était essentiellement budgétaire ».

Le chargé d’assistance légale de FFJ, Mè Gérard Nkashama, a, par ailleurs demandé au gouverneur de cette province, Marcellin Cishambo « de promulguer, sans attendre, la loi qui va désormais rassurer les journalistes qu’ils sont dorénavant couverts par une protection publique dans l’exercice de leur métier dans cette province où l’arbitraire a régné en mode de gouvernance ».

Deux professionnels des médias interpellés puis libérés à Kinshasa

Cette association a, dans une autre réaction, déploré l’arrestation de deux professionnels des médias dans la capitale congolaise ainsi que l’agression d’un autre journaliste, à l’Est du pays.

A en croire FFJ, Flory Mukeba et Dieumerci Sweka, respectivement journaliste et cameraman à Télé 7, qui revenaient d’un reportage dans la commune de Kasa-Vubu, ont été interpellés le 09 janvier 2016 par des éléments se réclamant de l’Agence nationale de renseignements puis conduits à un endroit qui ne portait aucune inscription de service public.

FFJ a indiqué qu’il a été reproché à ces deux professionnels des médias de filmer des caméras de surveillance placées sur les principales routes de la ville, accusation rejetée par les deux interpellés, qui ont plutôt soutenu avoir été à un autre reportage. L’ONG, citant le directeur de l’information de cette chaîne de  Télé, Charly Tonsy, qui a pu joindre l’organisation dans la soirée, a noté que la libération de ces deux personnes arrêtées a été obtenue après paiement d’une somme de cinquante dollars américains.

FFJ a, par ailleurs, indiqué que le 03 janvier 2016, Crispin Kyalangalilwa, journaliste de la station provinciale de la RTNC/Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, a été agressé par des inconnus dans la commune d’Ibanda sur la route qui mène à Uvira, au moment où il se rendait à la station pour présenter le journal.

Selon cette ONG, Kyalangalilwa s’est tiré avec des hématomes sur le visage et un bras fracturé alors qu’aucune enquête n’a pu être ouverte pour identifier ses agresseurs.

FFJ, qui condamne fermement l’interpellation et l’agression des journalistes, dit par ailleurs, émettre de sérieuses craintes que les journalistes, dans leur ensemble, fassent l’objet des victimes collatérales en ce moment où la tension est montée d’un cran à la veille des élections. L’ONG rappelle, en effet, la condamnation de Daniel Safu, Egide Mwemero (interpellés le 13 octobre 2015) et Dido Zamwangana, respectivement directeur du journal Les Points saillants, journaliste de la Radio populaire africaine (RPA) émettant au Burundi et chargé de distribution du journal C-News.

L’ONG, qui rappelle également l’ordre donné par le Président de la République, Joseph Kabila, de la libération d’une dizaine de membres d’une secte politico-religieuse, actuellement interdite d’activité et accusés d’avoir perturbé l’ordre public au Kongo central, ainsi que la promesse du ministre de la Justice et droits, de la libération conditionnelle d’environ 1 500 détenus, pense que Daniel Safu notamment fera partie du nombre puisqu’il a déjà purgé un quart de sa peine.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: des professionnels des médias.

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