Opinion

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Suicide

Mardi 29 Juillet 2014 - 11:19

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Disons le avant d’aller plus loin afin d’éviter toute fausse interprétation de ce qui suit : nous sommes des amis sûrs d’Israël et nous comprenons que ce peuple, dont le destin bascula il y a soixante-dix ans dans l’une des pires tragédies de l’Histoire humaine, cherche par tous les moyens à assurer sa survie. Mais disons tout aussi directement que s’il poursuit sur la voie dans laquelle il s’est engagé, il creusera sa tombe, autrement dit se suicidera.

Tenter d’assurer sa sécurité en tuant des milliers d’innocents sous l’œil des caméras du monde entier, en multipliant des colonies sur des terres qui ne lui appartiennent pas, en élevant des murs de béton pour séparer des gens qui jusqu’à une date récente vivaient en bonne intelligence ne peut déboucher que sur une catastrophe pire que la Shoah. Et ce ne sont pas les armes classiques ou même nucléaires dont disposent ses gouvernants qui permettront à Israël d’échapper au désastre.

Tôt ou tard, en effet, parce que le monde arabe qui l’entoure croît à un rythme beaucoup plus rapide que sa propre population, la nation israélienne sera submergée par une masse venue des quatre coins du Proche Orient qui invoquera les évènements tragiques dont nous sommes aujourd’hui témoins pour recourir elle-même aux pires violences. Alors s’enclenchera le mécanisme infernal qui, au terme d’un conflit sans commune mesure avec les guerres successives gagnées par Israël, débouchera sans doute sur sa destruction.

Quitte à se répéter, voire même à radoter, disons une fois encore que la seule issue raisonnable à la crise présente est la constitution entre Israël et la Palestine d’une communauté fondée sur l’échange et la liberté de communication. Une telle solution n’a rien d’utopique ni d’irréaliste, l’Histoire est là pour en témoigner. Mais elle suppose que, de part et d’autre, l’on cesse de croire que la haine et la force brute pourront imposer durablement la paix, que l’on se mette autour d’une même table afin de jeter les bases d’une telle communauté, que l’on décide de construire au lieu de s’acharner à détruire, que l’on mobilise de part et d’autre la société civile pour abaisser les frontières et les barricades. Autrement dit, que l’on change radicalement de posture ! 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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