Opinion

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Talibans

Mercredi 26 Février 2020 - 17:52

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Si tout va bien, le 29 février interviendra un accord historique entre les insurgés afghans- les talibans- et le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique pour mettre fin à la guerre qui les oppose depuis plusieurs années. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 qui frappèrent l’Amérique en plein cœur faisant 3000 morts, l’armée américaine, aidée par ses alliés européens, avait juré de punir le régime des mollahs rendu responsable de la pire attaque terroriste que le pays de l’oncle Sam n’avait jamais connue sur son sol, à travers la protection des hommes qui avaient ainsi cherché à humilier la plus puissante nation du monde.

A la date d’aujourd’hui, dix-neuf ans ont passé depuis que l’expédition punitive menée contre les talibans est en cours. Elle aura mobilisé autant d’hommes et de moyens, fauché autant de vies et d’espérances, sans jamais que l’on approche de la fin du conflit. Quand bien même Oussama Ben Laden, l’ennemi public numéro 1 des Etats-Unis avait fini par être déniché et tué, les rebelles afghans, rodés à la guerre asymétrique ne s’avouent pas vaincus. Tout de même ils ont pris conscience de l’impasse contre laquelle ils se battent pour réaliser qu’ils ne gagneront jamais cette guerre tant que stationneront les contingents américains dans leur pays.

De son côté, le gouvernement des Etats-Unis semble lui également avoir compris qu’une solution militaire à ce conflit ravageur n’est pas à sa portée. D’où ce réalisme qu’il convient de souligner de prendre langue avec les rebelles pour proposer une solution politique durable. Dans cette optique, à l’évidence, le gouvernement afghan, un peu dépassé par les événements, n’est pas apparu comme un interlocuteur de poids. Washington a négocié pied à pied, parfois même dans le plus grand secret avec les talibans. L’essentiel, croit-on savoir, étant de trouver une voie de sortie honorable pour les forces américaines qui ne peuvent se résoudre à se retirer du terrain afghan sur la pointe des pieds. Cela serait vu comme une capitulation, et les talibans en auraient profiter pour prendre le pouvoir.

La perspective de l’accord entre les deux parties a été saluée par la communauté internationale comme une bonne nouvelle. Il restera à connaître les concessions faites par les principaux belligérants, et la part que devra accomplir le gouvernement en place en Afghanistan pour ne pas lui également perdre la face. L’enseignement à tirer de ces péripéties est qu’il est difficile aux puissances extérieures de trouver des solutions aux crises internes aux Etats dont les implications sociales paraissent profondes. Le cas de l’Afghanistan est peut-être transposable à celui de la Libye, même si la plupart des acteurs étrangers de ce conflit avancent cachés.

Les Dépêches de Brazzaville

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