Tchad : Idriss Déby Itno nomme le premier gouvernement de la 4e République

Mardi 8 Mai 2018 - 13:15

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La nouvelle équipe obéit à la nouvelle Constitution promulguée la semaine dernière et qui instaure un régime présidentiel sans Premier ministre ni vice-président, selon une source officielle.

Composé de vingt-neuf ministres dont deux ministres d’Etat, un ministre secrétaire général du gouvernement et quatre secrétaires d’État, le nouveau gouvernement prêtera serment devant le président de la République, comme le prévoit la nouvelle loi fondamentale du pays. Neuf femmes font partie de cette équipe. Ce nombre de femmes répond aux vœux d’Idriss Déby Itno de favoriser leur représentativité en politique et dans les instances de prises de décision.

Du point de vue des départs, notons que dix anciennes personnalités quittent le gouvernement, dont le ministre des Infrastructures, celui des Finances et celui du Pétrole. Par ailleurs, l’ancien Premier ministre de l’actuel chef de l’Etat (1993-1995 puis 2007-2008), Kassire Coumakoye, occupe maintenant le poste de ministre d’Etat conseiller à la Présidence alors que l’avocat Jean-Bernard Padare devient ministre d’Etat chargé des Infrastructures. Quant au portefeuille de la Défense et de la sécurité ainsi que celui des Affaires étrangères, ils conservent leurs titulaires.

De nombreux Tchadiens estiment que la composition de la nouvelle équipe gouvernementale n’embrasse pas de spécificités particulières mais s’aligne sur des formations précédentes en conservant des postes régaliens, et des secrétaires d’Etat malgré les changements appelés de tous les vœux par la population.

La Constitution, adoptée par une session parlementaire boycottée par de nombreux députés de l’opposition, renforce les pouvoirs du président tchadien avec la mise en place d’un régime présidentiel intégral. L’opposition n’avait pas voté ce texte, parce qu’elle ne voulait pas que cela se fasse par voie parlementaire. Avec des organisations de la société civile et l’Eglise catholique, l’opposition voulait plutôt que le projet de révision constitutionnelle soit adopté par référendum.

Issu des résolutions du forum national rassemblant les forces politiques, religieuses et sociales du pays, tenu en mars et qui était boycotté par l’opposition ainsi qu'une partie de la société civile, le texte limite le nombre de mandats présidentiels. Il prévoit singulièrement que le mandat passera à six ans, renouvelable une fois, contre cinq ans renouvelable indéfiniment au départ. Mais cette limitation ne convainc pas l’opposition qui relève qu’Idriss Déby, 65 ans, dont le cinquième mandat s’achève en août 2023, pourra rester au pouvoir jusqu’en 2033.

La nouvelle Constitution prévoit aussi que le chef de l’Etat pourra « déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres », ajoutant que le gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale et que les députés sont élus au suffrage universel direct.

Au pouvoir depuis 1990, le président Idriss Déby Itno a demandé, le 4 mai, au moment de la promulgation de la nouvelle Constitution, « le concours des partenaires financiers » pour organiser les élections législatives repoussées depuis 2015, dont il a confirmé qu’elles devaient se tenir en novembre 2018.

 

Nestor N'Gampoula

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