Télé-Congo, ses programmes et son public: une nouvelle donne……(Suite et fin)

Les ressources nécessaires à la refonte d’une grille de programmes

La  confection d’une grille est un travail d’équipe nécessitant l’emploi de plusieurs moyens.

Les ressources nécessaires pour effectuer ce travail sont de trois natures, à savoir:

- les ressources humaines: plusieurs personnes de divers grades et qualifications professionnelles appartenant à la chaîne sont associées à cette tâche (producteurs, journalistes, animateurs, présentateurs, techniciens, etc.). À ces derniers s’ajoutent des consultants: anciens responsables de Télé-Congo, personnes ressources, téléspectateurs, membres de la société savante et civile, politiciens, artistes, etc. Leurs avis et conseils sont d’un apport appréciable.

- les ressources financières: l’élaboration d‘une grille est une chose, son application en est une autre. Proportionnellement au volume horaire de diffusion et à la qualité des programmes, le budget alloué à la production est forcément important. Son pourcentage par rapport au budget global de la chaîne en est conséquent. La Redevance audiovisuelle (R.A.V.) est une précieuse source financière pour les organes de presse publics et privés. Aux crédits budgétaires peuvent s’ajouter des apports divers (sponsoring, frais de production, dons, mécénat…). La volonté d’élaborer une grille de qualité sous-entend donc l’allocation d’importants moyens financiers à la production de Télé-Congo, moyens dont la gestion est nécessairement rationnelle.

- les ressources matérielles: il convient de souligner particulièrement l’importance qualitative et quantitative des équipements. De la suffisance des équipements dépendra la capacité de Télé-Congo à faire face à la concurrence locale et internationale, en accédant résolument au numérique.

Le nécessaire dispositif de  fonctionnement d’une grille des programmes: une structure articulaire souple

L’application d’une grille de programmes nécessite une organisation souple. Les responsables de Télé-Congo prendraient donc appui sur son organigramme pour concrétiser le fruit de leur réflexion. La mise en œuvre de la nouvelle grille incombe alors à la direction des programmes. Celle-ci s’appuiera sur trois organes aux prérogatives spécifiquement différentes ainsi que de composition et de fonctionnement  différents aussi:

Un conseil des programmes à l’image du conseil d’administration d’une entreprise. C’est un un organe de réflexion et de conception, composé d’une trentaine de personnes. Il comprend des professionnels, d’anciens responsables de Télé-Congo, des représentants des diverses classes sociales (politique, savante, civile, …), etc. Il conçoit la ligne générale des programmes de la chaîne, suggère les grandes décisions en la matière. Il se réunit en principe deux fois annuellement, ou exceptionnellement si les circonstances l’exigent.

Un comité de suivi des programmes: organe interne à la chaîne, il veille à l’application de la grille précédemment adoptée. Composé d’une dizaine de personnes, le comité de suivi se réunit une fois par mois. Il détient le pouvoir de suspendre ou de supprimer une émission. Ainsi il procède à des retouches, des remaniements ou des recadrages des émissions, le cas échéant.

Une conférence des programmes: elle concerne les chefs de service de Télé-Congo. En réunion hebdomadaire, elle joue en matière des programmes un rôle comparable à celui de la conférence de rédaction pour l’actualité. Elle supervise les choix des producteurs et leur donne des orientations techniques. Pièce maîtresse des programmes, elle applique la grille au quotidien.

Nécessité de renforcement des capacités à court, moyen et long termes des agents et cadres de Télé-Congo

L’homme est au centre de la conception et de l’application d’une grille de programmes. Télé-Congo possède parmi ses effectifs des agents et des cadres capables de mener à bien le lancement d’une nouvelle grille. Cependant il convient de reconnaître la nécessité d’améliorer ou de renforcer sérieusement leurs compétences à l’aide de séminaires, ateliers et stages de diverses durées, ainsi que de formations de moyenne et longue durées.

Des actions locales et à l’étranger pourvoiront le nécessaire aux personnels. Un partenariat pluriel et diversifié avec des agences ou des organismes étrangers tels que l’URTNA, le CIRTEF, l’INA, etc. viendrait à la rescousse.

Mais au départ, les cadres et agents de Télé-Congo doivent s’initier à la lecture et la fréquentation des sites Internet informatifs et éducatifs pour acquérir ou améliorer leur culture générale, bien souvent pauvre ou presque inexistante. Cela constitue le gage de la réussite de l’importante œuvre de refonte des programmes envisagée.

En conclusion il était plus que temps pour Télé-Congo de songer à la transformation totale de ses programmes devenus complètement vieillis et depuis longtemps de mauvaise qualité. Dans l’environnement audiovisuel congolais la concurrence est rude du fait de la libéralisation de celui-ci. La lutte pour la conquête des téléspectateurs est âpre. Télé-Congo doit payer le prix fort pour  reconquérir un public quasi perdu.

La réflexion collective sur les programmes en question devrait nécessairement déboucher sur une grille expérimentale, laquelle donnerait lieu à une grille définitive. Les goûts, les besoins et autres préoccupations des téléspectateurs y trouveraient forcément de réponse; sinon tout le bruit médiatique engendré par le récent colloque ressemblerait à une tempête dans un verre d’eau. C’est-à-dire beaucoup de bruits pour presque aucun effet. Et ce serait dommage, vu l’enthousiasme soulevé par ce colloque.

Il existe de méthodologies pour réussir l’entreprise à laquelle se livre Télé-Congo.  Les propos tenus ici reflètent une expérience personnelle qui pourrait s’enrichir de divers apports.

En tout cas bonne chance à Télé-Congo!