Télécommunications : la Chine joue un rôle prépondérant dans le développement du secteur en Afrique

Jeudi 28 Août 2014 - 13:17

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Ces dernières années une évolution prodigieuse est constatée dans la croissance des télécommunications en Afrique, notamment avec l’augmentation du nombre d’utilisateurs et une baisse des frais d’Internet. La Chine a contribué efficacement à ce développement rapide.

« La Chine, permet un meilleur développement de cette industrie en Afrique », estime  Hamadoun Toure, secrétaire général de l’association internationale des télécommunications, cité par Afrique Inside.

Pour sa part, Zhao Houlin, vice-secrétaire général de l’association internationale des télécommunications relève : « On doit le développement des télécommunications en Afrique, au partenariat avec des entreprises chinoises, ces dernières détenant la moitié des parts du marché africain en tant que fournisseur. Dans certains pays africains, ce taux s’élève même à 70% »

L’apport des Chinois dans la croissance des télécommunications en Afrique a permis de casser le monopole détenu dans le continent depuis des années par les géants des télécoms occidentaux. Les Chinois ont contribué à faire baisser le prix des communications, indique un rapport rendu public par une structure américaine en 2011. Cela dit, il faut souligner que la Chine n’est pas le seul pays à s’intéresser au secteur des télécommunications en Afrique. Des compagnies du Japon, du Brésil ou encore de l’Inde ont elles aussi affiché leurs objectifs d’investir dans le continent.

D’après les prévisions de la Conférence des informations et des technologies des télécommunications en Afrique, qui s’est tenue l’année dernière, le nombre d’utilisateurs de téléphones mobiles en 2012 a atteint 761 millions. Ce chiffre devrait atteindre plus d’un milliard en 2015, alors qu’en 2020, 80% des Africains auront accès à Internet.

Selon des experts, cette impressionnante évolution est due à la réforme sur les télécommunications menée dans plusieurs pays, l’ouverture du marché et l’entrée des géants internationaux dans ce secteur, mais aussi aux soutiens et aides accordés par des pays étrangers. Le journal East African justifie cette évolution au fait que plusieurs centres de recherche et des filiales de Nokia, Siemens et Vodafone fleurissent déjà un peu partout sur le continent africain.

Hormis les pays occidentaux qui investissent dans les télécommunications en Afrique, d’autres entreprises s’emploient aussi à développer ce secteur porteur. C’est le cas de la filiale nigériane de l’opérateur émirati Etisalat qui a annoncé en début août la vente de 2 136 de ses tours télécoms au groups IHS, spécialisé dans la gestion de pylônes en Afrique. Le montant de l’opération pourrait atteindre 400 millions de dollars. Elle porterait à 6 540 le nombre de tours possédées et gérées par IHS au Nigeria. Il s’agit ainsi de la première transaction d’envergure de ce type pour un opérateur mobile au Nigeria. IHS s’est engagé de son côté à investir 100 millions de dollars dans ces tours qui devraient être dotées de générateurs plus perfectionnés ou de batteries plus performantes.

 « La décision de vendre nos infrastructures à un partenaire commercial expérimenté comme IHS s’inscrit dans notre stratégie d’étendre la couverture et les capacités de notre réseau », a expliqué le directeur général d’Etisalat Nigeria, Matthew Willsher. Cette cession-bail permet aussi au groupe de réduire les coûts de fonctionnement de ces tours. De cette manière, Etisalat peut concentrer ses efforts à améliorer son réseau et à accélérer le déploiement de la 2G et de la 3G au Nigeria.

Signalons qu’Etisalat est une société en plein essor en Afrique et ailleurs. Elle est actuellement présente dans 19 pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient. En novembre de l’année dernière, après des mois de tractations, Vivendi annonçait, dans un communiqué, la vente de sa participation de 53% dans Maroc Telecom au groupe Etisalat, pour la somme de 4,2 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires du groupe émirati s’élève à 9 milliards de dollars.

 

 

Nestor N'Gampoula