Téléphonie mobile : la vente ambulante des cartes Sim interdite au 1er janvier 2018

Mardi 10 Octobre 2017 - 20:15

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Trois mois ont été donnés aux opérateurs de téléphonie mobile par l’Autorité de régulation pour prendre des dispositions mettant fin à la vente des cartes Sim, dès fin décembre, par des vendeurs ambulants.

La décision a été annoncée mardi 10 octobre par le directeur général de l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (Arpce), Yves Castanou, qui s’est entretenu avec les dirigeants des sociétés de téléphonie mobile au Congo.

La principale raison, à en croire Yves Castanou, relève de la nécessité de l’opération d’identification des abonnés. Depuis peu, des abonnés détiennent plusieurs cartes Sim avec la même identité. La lenteur et l’absence de dextérité dans le processus d’identification par les ambulants ont également été évoquées. Chez Azur, par exemple, les Sim sont tous pré activées et peuvent passer des appels pendant un mois. Les opérations de contrôle de l’Arpce ont, d’ailleurs, récemment démantelé des réseaux d’appels frauduleux rendus possibles grâce à des milliers de Sim détenus par un abonné.

 « L’identification est l’affaire de tous », a rappelé Yves Castanou, faisant allusion non seulement à l’aspect sécuritaire de l’opération, mais également au volet commercial pour les opérateurs. La décision d’arrêter la vente ambulante des cartes Sim a été entérinée par les opérateurs eux-mêmes qui ont alerté depuis peu sur la nécessité « de connaître minutieusement leur abonné pour de meilleures décisions ».

Pendant trois mois, MTN, Airtel et Azur devront tout mettre en œuvre pour préparer la décision du régulateur. Au 1er janvier 2018, l’opération d’identification ne pourra être effectuée en dehors des locaux des opérateurs et de ceux de leurs prestataires agréés.

L’arrêt de vente des cartes Sim pré activées par les ambulants est à ne pas confondre avec la commercialisation ambulante des cartes de recharges, a nuancé Yves Castanou répondant à une inquiétude sur la probable disparition d’un emploi qui fait le bonheur des milliers de jeunes congolais.

« Nous interdisons la vente ambulante des cartes Sim et non des cartes de recharges. Je ne pense pas que ce soit là un motif qui réduirait les marges de ce business. Les opérateurs veulent que les abonnés soient identifiés », a précisé Yves Castanou.

Les réseaux se sont améliorés sauf chez Azur

La concertation entre l’Arpce et les opérateurs de téléphonie mobile, ouverte à la presse pour « objectivité », a également permis de faire le point sur la performance des réseaux 2G et 3G. des tableaux projetés sur écran ont indiqué une amélioration globale des réseaux chez les deux principaux opérateurs. Azur, dernier du tableau, obtiendra une mise en demeure jusqu’en fin d’année pour, précise-t-on, « faire des travaux et rattraper les autres ».

Rappelant les missions de l’Arpce, Yves Castanou a tenu à souligner que grâce aux dispositifs techniques mises en place, l’Agence est le seul organe à qualifier la qualité des réseaux qu’elle contrôle et surveille. Plusieurs fois, des commentaires ont souvent confondu la qualité des réseaux à la tarification des services des opérateurs.

L’Arpce a œuvré aux côtés des opérateurs pour que les réseaux s’améliorent. Il y a deux ans, en effet, des sanctions lourdes ont été infligées à deux opérateurs pour irrégularité des services. Un épisode malheureux que les abonnés ne doivent plus vivre, maintenant que les opérateurs se sont déterminés à mettre dans les standards la qualité de leur réseau. Si MTN affiche une note appréciable selon les statistiques de l’Arpce, Airtel renseigne sur quelques soucis devant prendre fin d’ici à un mois, promet son directeur général. Azur dont le réseau s’est considérablement dégradé a reçu une mise en demeure.

« Le réseau de MTN Congo est le meilleur des 22 opérations que le groupe compte. C’est l’ensemble du travail fait par MTN et supervisé par l’autorité de régulation. Il y a deux ans, le réseau Airtel Congo était 15e sur les 17 opérations du groupe. Aujourd’hui avec tous les travaux entrepris, ils sont passés premiers sur les 17 », s’est réjoui Yves Castanou.

Pour briser toute confusion sur l’interprétation de la qualité des réseaux et la tarification des services des opérateurs, et permettre aux abonnés d’apprécier les chiffres, Yves Castanou a annoncé la mise en place, dès janvier 2018, d’un Observatoire de la qualité des réseaux.

« Les gens se posent des questions sur la qualité des services. Pour arrêter que cela soit un tabou, nous serons transparents. Les gens jugeront d’eux-mêmes de la qualité des services à partir de notre site, comme cela est déjà disponible avec l’Observatoire des marchés », a conclu le directeur général de l’Arpce. 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Yves Castanou

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