Terrorisme : Paris ouvre une enquête après ''l'assassinat ''de huit Français au Niger

Mardi 11 Août 2020 - 12:44

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Le parquet national antiterroriste a annoncé l’ouverture d’une enquête pour ''assassinats en relation avec une entreprise terroriste [et] association de malfaiteurs terroriste" après l’attaque qui, le 9 août, a coûté la vie à  huit personnes, dont sept membres de l’ONG Acted et d’un guide nigérien, en excursion touristique vers la localité de Kouré, au sud-est de Niamey au Niger.

L’enquête a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure, en co-saisine avec la sous-direction antiterroriste, sans préciser le nombre de victimes françaises. L’ONG Acted (Agence d’aide à la coopération technique et au développement) a confirmé que sept de ses membres avaient été tués lors de l'attaque. ''Nous ne savons pas précisément si ces sept personnes étaient toutes françaises'', a-t-elle affirmé. Mais selon Niamey, ce sont six ressortissants français et deux Nigériens qui ont été assassinés par un commando d’hommes armés circulant à moto. À l’issue d’un entretien du président Mahamadou Issoufou avec son homologue français, Emmanuel Macron, ce dernier a dénoncé une '' attaque meurtrière qui a lâchement frappé un groupe de travailleurs humanitaires'', avant d’assurer que ''tous les moyens sont et seront mis en œuvre pour élucider les circonstances de cet attentat meurtrier dans les prochaines heures''.

Peu après l’attaque, la force Barkhane a été sollicitée pour appuyer les forces nigériennes pour ratisser la zone de Kouré. Des Mirage 2000D ont été mobilisés. Pour le moment, la traque des assaillants n’a rien donné. Le communiqué de l’Élysée a aussi insisté sur le fait que la détermination des présidents Emmanuel Macron et Mahaladou Issoufou " à poursuivre la lutte en commun contre les groupes terroristes au Sahel demeure intacte ''. Un Conseil de défense s'est tenu le 11 août sur la base des informations transmises par les autorités nigériennes et françaises . Les soupçons se portent sur l’État islamique au grand sahara (EIGS), par ailleurs actif dans l’est du Burkina Faso. L'organisation rivale de l’EIGS, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans a nié, de son côté, toute implication dans cette attaque.

En mai 2019, l’EIGS a revendiqué l’attaque de la prison de Koutoukalé, située à 50 km de la capitale nigérienne, où sont incarcérés de nombreux jihadistes des groupes sahéliens et nigérians. Au lendemain de cette nouvelle tentative d’attaque, une patrouille de l’armée nigérienne, lancée à la poursuite des assaillants, a été décimée dans une embuscade tendue à la hauteur de Baley Béri (27 tués). Un mois plus tard, à quelques jours d’un sommet de l’Union africaine, les faubourgs de Niamey ont été le théâtre d’une attaque ''inédite''. Un poste de sécurité, situé au nord-ouest de la ville. Bilan : deux policiers tués et quatre autres blessés, dont deux gravement. À l'époque, les autorités ont évoqué un '' acte de banditisme isolé, sans exclure la piste terroriste ''.

Noël Ndong

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