Terrorisme: recrudescence d’attaques de Boko Haram au lac Tchad

Mercredi 28 Novembre 2018 - 11:42

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Depuis quelques mois, la branche affiliée au groupe Etat islamique a multiplié les assauts contre des bases militaires au Nigeria et au Niger.

En fin de semaine dernière, quinze jeunes filles ont été enlevées dans la région de Diffa, au Niger, huit personnes ont trouvé la mort dans l'attaque d'une société de forage quelques jours plus tôt et, de l'autre côté de la frontière, une centaine de militaires tués au Nigeria. Le bilan des récentes attaques de Boko Haram est très lourd et les militaires n'arrivent plus à faire face.

Toujours la semaine dernière, les soldats nigérians ont abandonné l'une de leurs positions, près de la frontière avec le Niger, à Gashagar, après avoir subi quatre attaques de la part du groupe terroriste. A l'origine de ces violences se trouve la branche affiliée au groupe Etat islamique qui s'était dissociée, il y a trois ans, du leader Abubakar Shekau.

Depuis, cette branche de Boko Haram n'a cessé de prendre de l'importance et elle représente, aujourd'hui, une véritable menace pour l'armée nigériane. Selon certaines sources, les militaires ne contrôlent plus qu'une seule base près de la frontière nigérienne, à Damasak, mais ils ne sont pas en position de force et y vivent enterrés dans des tranchées.

Un chercheur à l’International Crisis Group a expliqué que le mouvement terroriste dispose aujourd’hui de chars d’assaut et de lance-missiles mobiles. C’est aussi grâce à cet équipement que cette division de Boko Haram peut mener des attaques de grande ampleur et ce, des deux côtés de la frontière, comme on l'a vu ces dernières semaines.

En mai dernier, toujours au Tchad, six personnes, principalement membres des forces de l'ordre, avaient été tuées par des jihadistes de Boko Haram à Gabalami, non loin de Kinassarom, sur une île du lac.

Le dernier assaut du groupe nigérian Boko Haram du côté tchadien du lac Tchad remonte à juillet au cours duquel, dix-huit civils avaient été tués dans un village au sud de Daboua, une sous-préfecture tchadienne non loin du Niger.

Même si le Tchad est relativement moins touché par le groupe jihadiste que son voisin le Nigeria, on observe une recrudescence des violences perpétrées par Boko Haram au Tchad depuis quelques mois, après une relative accalmie.

L'armée tchadienne, au sein d'une force multinationale mixte qui rassemble des forces de la sous-région et des comités de vigilance, tente de repousser les jihadistes de Boko Haram qui ont débuté leur percée au Tchad en 2015.

Originaire du Nigeria, ce groupe frappe dans tous les pays de la zone du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger) où il commet des attentats meurtriers, des attaques contre les forces de l’ordre et procède à des enlèvements.

L’insurrection djihadiste, débutée au Nigeria en 2009, a fait au moins vingt-sept mille morts et provoqué une grave crise humanitaire avec 1,8 million de déplacés.

Yvette Reine Nzaba

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