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Lundi 22 Septembre 2014 - 11:52

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La campagne pour les élections locales entre dans sa dernière ligne droite, écrivions-nous ici même vendredi, puisqu’il ne reste plus que cinq jours aux candidates et aux candidats pour convaincre les électrices et les électeurs de voter pour eux. Mais, fait paradoxal du moins en apparence, il semble qu’en même temps la jeune démocratie congolaise soit sur le point de franchir un tournant inédit qui pourrait bien modifier en profondeur l’équation politique de notre pays.

Ce pronostic, que les derniers jours de la campagne confirmeront ou infirmeront, ressort de l’afflux inédit des listes de candidat, tout spécialement dans les grandes villes. Alors, en effet, que l’on comptait de façon générale cinq à dix listes dans les différents arrondissements de ces centres urbains, l’on en dénombre cette fois ci trente à quarante dont la grande majorité s’affirment indépendantes des formations politiques ayant pignon sur rue telles que le Pct, l’Upads, ou le Mcddi. 

Passons sur le casse-tête que constitue cette avalanche de candidatures pour les administrations chargées d’organiser le scrutin et de veiller à ce que tous les moyens matériels nécessaires pour assurer son bon déroulement soient déployés à temps sur le terrain, mais arrêtons-nous un instant sur l’évolution politique qu’elle semble révéler. Car l’afflux des candidatures indépendantes parait indiquer, d’une part, que la société civile dans son ensemble a pris la mesure de l’importance de ce type d’élection, jugée jusque là secondaire,  et d’autre part qu’une partie importante de la population en âge de voter ne fait plus confiance aux formations politiques traditionnelles pour la représenter dans les assemblées locales.

Les résultats du vote de dimanche diront si les électeurs sont nombreux à partager ce sentiment. Mais si tel est bien le cas, les partis qui dominent la scène politique congolaise depuis des décennies auront du souci à se faire dans la mesure où surgiront à travers tout le pays des poches de résistance qu’il leur sera difficile, voire même impossible, de contourner lors des scrutins à venir. Pour dire les choses crûment, il reste fort peu de temps à ces formations pour démontrer qu’elles incarnent effectivement l’opinion du plus grand nombre.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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