Tous ensemble

Plus le temps passe en ce début de vingt-et-unième siècle plus il apparait évident que le fait, pour les peuples africains, d'accompagner leur émergence sur le plan économique et social par l'organisation d'actions communes dans des domaines stratégiques leur confère une crédibilité certaine aux yeux des bailleurs de fonds qui, certes, ont conscience du vaste mouvement en cours sur le continent mais qui, jusqu'à présent, se demandaient à juste titre s'il était raisonnable d'anticiper ce mouvement historique. Aussi convient-il de tout mettre en oeuvre maintenant pour que les grands projets régionaux deviennent des réalités concrètes.

Avant d'aller plus loin dans le raisonnement, ajoutons à ce qui précède que l'argent ne manque pas dans la sphère internationale même si la croissance mondiale tend à se ralentir. Contrairement aux apparences, en effet, les caisses des institutions internationales, des banques, des multinationales sont pleines d'or, de devises, d'actifs de toutes sortes qui ne demandent qu'à s'investir là où ces entités auront un juste retour de leur engagement. Jamais il n'y a eu autant de ressources disponibles au plan international pour des projets porteurs d'avenir et, surtout, de rentabilité immédiate ou à long terme.

Conséquence de ce qui précède, il ne suffit pas de lancer des idées nobles, d'imaginer des projets porteurs d'avenir, de se réunir ostensiblement pour mettre au point des plans intelligents si l'on veut convaincre la communauté financière mondiale  d'accompagner la marche en avant du continent. Il faut aussi faire en sorte que ce qui était à l'origine une idée, un concept devienne un projet précis, organisé, structuré de telle façon que le monde de l'argent - entendu au sens large, c'est-à-dire à l'échelle planétaire - s'y intéresse de près. Si ce n'est pas le cas rien de sérieux ne sortira des accords conclus entre les Etats.

Prenons un exemple pour illustrer ce propos. Il y a deux semaines les douze Etats du Bassin du Congo ont décidé d'unir leurs efforts pour le développement durable en créant le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo. Ils ont ainsi marqué leur volonté de travailler ensemble à l'émergence de cette partie du monde et ont jeté les bases d'une communauté riche de promesses. Mais ils doivent maintenant passer très vite à la phase suivante qui est celle de la concrétisation du projet, sans quoi le rêve ne deviendra pas réalité. Affaire à suivre de très près !