Transport aérien : Afraa responsabilise Congo Airways dans la région ouest et centre de l’Afrique

Dimanche 24 Décembre 2017 - 11:45

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En novembre 2015, la compagnie nationale d'aviation déposait sa demande d’intégration à l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa). Deux ans après, elle est devenue membre de cette organisation et vient d'intégrer le comité exécutif pour une durée de trois ans. Son élection renforce son rôle stratégique sur l’échiquier africain.

En novembre dernier à Kigali, capitale du Rwanda, le directeur général de Congo Airways, Désiré Balaziré, a été élu responsable de la région ouest et centre de l’Afrique de l’Afraa, à l’issue de la 49e assemblée générale de cette organisation. Deux autres nouveaux membres dont le mandat au sein du comité exécutif a expiré ont été également élus. Il s'agit d' Ilyes Mnakbi, président directeur général de Tunisair pour la région Afrique du nord et Joseph Makonise, président d’Air Zimbabwe pour l’Afrique australe.

Mais que peut-on dire sur le comité exécutif ? Globalement, elle assure la supervision de la politique de l’association et de l’artisanat, ainsi que la supervision de la mise en œuvre des projets et programmes par le secrétariat dirigé par Abderahmane Berthé. Ce dernier compte pas moins de vingt-huit ans de carrière dans l’industrie aéronautique, dont seize passés à la tête d’une compagnie aérienne. Par ailleurs, le secrétariat travaille avec l’Union africaine, l’Iata (promotion de l’évaluation de la sécurité standard) et les autres parties prenantes, au moins une centaine de partenaires industriels.

Rester incontournable en Afrique

La principale mission de l’Afraa est d’encourager les compagnies africaines à développer leurs services de transport aérien. Elle œuvre ainsi en faveur de l’inter-connectivité des différents pays de la région. En cette période difficile, l’Afraa porte en elle l’espoir d’un renouveau dans le transport aérien africain. Déjà, elle regroupe en son sein une quarantaine de compagnies nationales, dont les mieux cotées de la région. Elle est bien placée pour accompagner les États africains dans l’application de l’Accord de Yamoussoukro. Il s’agit d’un projet révolutionnaire de création d’un marché de transport aérien unique en Afrique. Avec la concrétisation d’un tel projet, les compagnies nationales pourraient atterrir dans les États signataires sans s’acquitter de toutes les taxes locales.

La décision de Yamoussoukro, signée en 1999, prévoit un libre accès des transporteurs aériens publics et régionaux aux liaisons africaines. Pour l’heure, il y a déjà vingt-trois États signataires. Il est question de rendre le ciel africain plus accessible. L’idée générale est de stimuler le développement du transport aérien interafricain ainsi que la réalisation des objectifs économiques et sociaux de l’aviation. En effet, il devient crucial de protéger l’industrie du transport aérien en Afrique contre les pratiques commerciales déloyales et restrictives des transporteurs de l’extérieur du continent. Plus de 80 % du trafic international de l’extérieur vers l’Afrique se trouve sous le total contrôle des transporteurs non-africains. Une situation inadmissible.

À la croisée des chemins

Les transporteurs aériens africains se retrouvent aujourd’hui à la croisée des chemins, même si les analyses les plus critiques soulignent que le secteur aérien africain ne représente encore que 3 % du trafic mondial. Pour autant, le thème accroche de plus en plus les dirigeants de la région. En 2015, au Congo-Brazzaville, l’assemblée générale de l’Afraa a réuni trente-cinq compagnies aériennes, quinze exposants, plus de trois cents participants et une centaine de médias nationaux et internationaux. A l'assemblée générale de Kigali, plus de quatre cent cinquante délégués de haut niveau représentant cinquante-deux pays à travers le monde y ont pris part.

La promotion des partenariats commerciaux et la constitution des grands groupes vont agrandir la marge de manœuvre de la région lors des négociations avec des partenaires potentiels du secteur aérien. L’Afrique dispose d’un certain nombre d’atouts pour peser face à la concurrence étrangère. L’on cite, par exemple, la montée du nombre de voyageurs africains avec l’émergence d’une classe moyenne continentale. Quant aux principaux obstacles, ils continuent de graviter autour de la sécurité aéroportuaire, la réglementation aérienne, les infrastructures et bien entendu les coûts toujours peu compétitifs dans la région.

Laurent Essolomwa

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