Transport routier : les opérateurs économiques déplorent le coût élevé des péages

Mardi 9 Avril 2019 - 19:45

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Le montant des péages le long de la route nationale 1 s'élève à 40 000 FCFA par passage pour les poids lourds, tarif jugé trop exhorbitant pour les responsables de l’Union patronale et interprofessionnelle du Congo (Uni congo)  qui a débattu de la question avec le Sénat, le 9 avril à Brazzaville.

« La question qui nous amène ici c’est le décret 2019-39 du 28 février 2019 instituant le droit de péage sur les routes nationales 1 et 2. Quarante mille francs CFA par passage pour des poids lourds, ce qui est énorme », a signifié le vice–président d’Unicongo, Alphonse Missengui, à la représentation nationale.

La route nationale 1 pour ne citer que celle-là, a-t-il dit, compte sept péages. Avec ce nombre, les usagers, tout au moins les poids lourds, doivent désormais débourser 280 000 F CFA pour un aller simple, soit 560 000 F CFA au total sur une distance de 511 km,  ce qui est trop énorme. « Est-ce que cela a été fait pour rendre le panier de la ménagère difficile ? », se sont interrogés les responsables de cette structure syndicale.

Tout en reconnaissant le principe du péage et les dispositions prises par l’Etat pour rendre fluide la circulation des personnes et des biens, l’organisation a esquissé une étude comparative par rapport aux autres Etats de la région avec le même environnement.

Le Cameroun, par exemple, a trois péages à raison de 500 F CFA par passage sur 238 km ; la Centrafrique, huit péages pour 1000 F CFA le passage sur 592 km ; la Côte-d’Ivoire, deux péages pour 5000 F CFA le passage ; le Mali, quatre péages pour 2500 F CFA ; le Sénégal, sept péages sur le premier tronçon de 690 km pour 5000 F CFA et enfin le Bénin 500 F CFA par passage.

Ce montant de 40 000 F CFA, selon Unicongo, va rentrer pour les commerçants dans ce qu’elle a appelé le prix de revient des marchandises, notamment la douane, les frais d’approche des bateaux, des transitaires et autres. Toujours d'après Unicongo, si en l’état actuel des choses rien n’est fait, la bière va augmenter de 20%, l’eau de 10%, la farine de 24%, le ciment de 4%, le carburant de 1,1%, les produits congelés de 5%, le sucre de 2%, les agrégats de 15%. Ce qui va impacter fortement le coût de la vie.

Prenant la parole à son tour, le président du Sénat, Pierre Ngolo, a d’abord remercié les responsables de cette structure pour cette initiative de rencontrer cette chambre. « Dans un contexte de crise actuel, il faut rechercher l’apaisement. Il faut tout entreprendre pour obtenir la compréhension, éviter les violences », a-t-il souligné, avant d’indiquer qu’à ce stade, la chambre haute ne pouvait pas donner de réponse à toutes ces préoccupations mais avait pris note.

« Vous devez rester sur cette conduite. Il n’est pas souhaitable que nous apprenions que le patronat a pris telle ou telle initiative. Vous allez continuer à vous comporter en responsables. Il n’y a pas de raison que les citoyens soient sacrifiés. Sachons concilier nos intérêts, ceux des citoyens, des hommes d’affaires sans exclure ceux de l’Etat parce que c’est l’Etat qui crée les conditions pour que vos affaires prospèrent. Nous allons voir s’il y a possibilité d’obtenir la compréhension », a-t-il conclu.

 

 

Jean Jacques Koubemba

Légendes et crédits photo : 

Les deux parties lors des échanges

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