Transport : trois cent quinze ports privés sous haute surveillance dans le Kongo central

Jeudi 15 Octobre 2020 - 19:09

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Les autorités de Kinshasa ont lancé une vaste opération d’identification et de contrôle sur le terrain. Cette mission d’une semaine devrait sans nul doute se solder par la fermeture de plusieurs ports privés jugés non conformes après la vérification des documents et l’évaluation des normes techniques. Les sites à visiter se trouvent à Matadi, Boma et Moanda.

La mission d’identification et de contrôle des ports privés a bien débuté dans le Kongo central sur fond tout de même d’une certaine tension. Officiellement, le gouvernement de Kinshasa veut en savoir plus sur les trois cent quinze ports privés qui fonctionnent dans cette partie du territoire national. Sur le terrain, les enquêteurs s’intéressent particulièrement aux actes juridiques dûment signés par le ministère de la Justice représenté pour la circonstance par le vice-ministre Bernard Takahishe. Il est question aussi du respect strict des normes techniques. Sur cet aspect précisément, le ministre des Transports, Didier Mazenga, a exprimé sa détermination de fermer les ports qui ne répondront pas aux normes de conformité.

Pour mener cette entreprise à terme, deux membres du gouvernement central séjournent actuellement dans le Kongo central. Tout est parti du 46e conseil des ministres sous la présidence de Félix-Antoine Tshisekedi. Le président de la République a ordonné la fermeture de tous les ports privés qui viennent concurrencer la Société commerciale des transports et ports (SCTP). Cette dernière, a averti le président, devrait garder le monopole dans ce secteur. Certes, l’on déplore déjà le retard dans le début de l’inspection proprement dite de ces ports privés. Autre pomme de discorde entre le gouvernement central et les syndicats de la SCTP, les deux ministres ne vont pas fermer purement et simplement les ports privés mais ils ne font qu’identifier et contrôler. Seuls les ports non conformes sont menacés de fermeture. Pour le syndicat de l’ex-Onatra, cette attitude est une insubordination à la décision du chef de l’État.

Passant aux actes, l’intersyndicale a projeté un sit-in devant le gouvernorat du Kongo central le mercredi 14 octobre pour démontrer leur soutien infaillible à la décision du président Félix-Antoine Tshisekedi au moment même où la délégation gouvernementale de Kinshasa foule le sol du Kongo central. Il est décidé à faire appliquer à la lettre la décision de fermeture des ports clandestins privés. Entre-temps, la controverse s’amplifie sur le bien-fondé d’une telle démarche. Pour les uns, la SCTP ne doit s’en prendre qu’à elle-même. Sa lourdeur administrative, son outil de production vétuste et son pléthore de personnel ne lui permettent pas de faire face aux privés. Et, poursuivent-ils, les ports privés existent partout dans le monde, il serait une erreur de les fermer de manière inopinée.  Pour la petite explication, ces sports privés, du moins pour certains, appartiennent à des particuliers et autres entreprises. Ils fonctionnent depuis des années. Face à ces arguments, d’autres rappellent le rôle majeur de ces « privés » dans la politisation de l’ex-Onatra. Tout a été fait pour mettre le géant des transports dans la touche et récupérer son vaste marché. Le séjour des deux ministres met le Kongo central en ébullition.      

Laurent Essolomwa

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