Trois questions à Alain Kiyindou, responsable de la Chaire Unesco « Pratiques émergentes des TIC pour le développement »

Jeudi 19 Mars 2015 - 11:38

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Le mercredi 18 mars 2015 a eu lieu au siège de l'Oorganisation internationale de la Francophonie (OIF), la présentation de la 1ère édition du rapport sur l'état de la Francophonie numérique. Le rapport est publié par le Chapitre québécois de la société de l’Internet (Isoc Québec), en partenariat avec l ’OIF et la Chaire Unesco « Pratiques émergentes des TIC pour le développement » à l’Université Bordeaux Montaigne. Le Congolais Alain Kiyindou, enseignant-chercheur, responsable de cette Chaire, lancée le 6 novembre 2014, a répondu aux questions des Dépêches de Brazzaville.  

Pourriez-vous nous présenter la Chaire dont vous êtes le responsable ainsi que ses missions ?

Une Chaire UNESCO est un label accordé par cette organisation à une Université. La Chaire Unesco « Pratiques émergentes des TIC pour le développement » a été  créée par l’Université Bordeaux Montaigne sous ma responsabilité grâce à l’appui des collègues des Universités de Brazzaville, d’Abidjan, de Lomé et de Cotonou. Cette Chaire a deux objectifs : la formation et la recherche. Elle est, avant tout, un réseau de chercheurs, orienté en priorité vers les pays africains bien que nous ayons un certain de nombre de membres associés dans des pays latino-américains.

Vous avez dégagé quatre lignes de force dans le rapport : fragmentation, émergence, opportunité et formation. Qu’en est-il dans le cas du Congo ?

Au sujet de la fragmentation, il existe des écarts dans l’appropriation du numérique, des disparités évidentes qui relèvent de la justice sociale. Les taux d’équipement en téléphonie mobile sont importants mais nous rencontrons un problème de qualité du réseau. Avec l’arrivée de la fibre optique, la situation va s’améliorer mais nous attendons encore que le dernier kilomètre arrive partout. En termes d’émergence et d’opportunité, on peut s’appuyer sur le numérique pour favoriser le développement économique, augmenter l’efficacité gouvernementale et la participation citoyenne. Le Congo est un petit pays mais doté d’un certain nombre de productions qui pourraient être visibles au niveau international : notre culture, des artistes importants, des productions agricoles qui n’attendent qu’à être valorisées. Sur le plan de la formation, je reviens d’une mission de formation au Congo et je pense que nous devrions renforcer la coopération entre l’Université Marien-Ngouabi et la Chaire UNESCO.  De façon plus générale, les enseignants congolais de la diaspora présents partout dans le monde pourraient venir renforcer ce qui se fait sur place.

L’un des intervenants de la présentation du rapport alertait l’auditoire sur le fait que nombre de financements étaient perdus par les pays africains car il n’existe pas de données en ligne sur leurs pays ou qu’ils ne répondent pas aux questionnaires électroniques. Que faire ?

Nos acteurs qui recherchent des financements ont besoin d’être formés au montage de projets, car il existe des procédures à respecter. Le Fonds des inforoutes, par exemple, permet de financer un certain nombre d’actions mais très peu de dossiers congolais arrivent à l’OIF. Mais, au-delà des financements internationaux, nous pourrions également réfléchir à ce que nous pourrions mettre en place en nous appuyant sur notre culture traditionnelle familiale, de parenté, afin de financer nos entreprises.

 

Propos recueillis par Rose-Marie Bouboutou