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Un Festival au service de la réconciliation au Burundi!

Samedi 11 Juin 2016 - 16:54

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Créé en 2009 au Burundi, le Festival International du Cinéma et de l’Audio-visuel du Burundi (Festicab) accueille chaque année une centaine de films qu’il diffuse dans tout le pays.

Le Festicab comprend trois catégories de compétitions et concerne les films africains produits et réalisés dans la période des deux dernières années : une compétition nationale; une compétition est-africaine;  et une compétition internationale.

Il a refait surface depuis sa 7ème édition, lancée l’an dernier  du 24 au 30 avril 2015 dans 10 salles et lieux de projections du Burundi et s’était tenu sur le thème « Le cinéma et les droits humains». Dans la foulée il a pu également abriter  le 4ème forum de l’East African Film Network sur le thème  : « Les défis de la production des contenus locaux dans le cadre du processus de la migration numérique» avec comme  marraine, Gihan Fadel, une actrice égyptienne.

On serait tenté de se demander comment, malgré les crises sociopolitiques qui sévissent dans le pays, la culture continue t-elle de s’exprimer !  le président du Festival, est le tout premier réalisateur burundais de long métrage en 1991, mais victime, comme de nombreux Burundais, il fut contraint à l’exil pour cause de guerre civile et ne revint au Burundi  qu’en 2006, pour créer sa propre société de production, Production Grands Lacs.

Après une quinzaine d’années de guerre civile, il serait plus que temps  qu’à travers la culture, des femmes et des hommes participent à l’avenir du Burundi. C’est dans cet état d’esprit que la Brasserie et limonaderie du Burundi (Brarudi) et le gouvernement  soutiennent fermement ce festival en lui donnant l’occasion de diffuser les films pendant et après ses éditions.

Le ministre de la  Culture rappelait tantôt l’engagement du gouvernement dans la promotion de la culture, et aussi que son ministère était aux côtés du Festicab depuis sa création.

La mise à disposition au Festicab et à l’Est-African Film Network-EAFN des locaux pour leurs sièges, justifie amplement un partenariat toujours couronné de succès.

Les activités de la huitième édition du festival ont été lancées à  Bujumbura, depuis le 15 mars 2016, par son président, M. Léonce Ngabo, sur le thème :”Cinéma au service de la réconciliation” à l’Institut Français au Burundi(IFB). Les projections de films se dérouleront du mardi 17 juin  au mardi 24 juin 2016 prochains dans cinq salles et lieux de projection répartis sur toute l’étendue du pays.

Sans se détourner de son  objectif principal, à savoir  la promotion et la diffusion des images de réalisateurs burundais et étrangers sur le plan national et international, Il faut reconnaître  que le choix du thème est plutôt dicté par le contexte sociopolitique, avec une réelle ambition de sensibiliser les jeunes au dialogue, à la concertation et à la réconciliation pour une paix durable.

Ce sont donc aux jeunes que l’on veut apporter une visibilité en produisant et en diffusant leurs films afin qu’ils s’investissent également dans la transition de l’analogique vers le numérique, il s’agit par la même occasion de  sensibiliser à la nécessité vitale  de fournir des œuvres nationales abondantes, de crainte de voir les chaines nationales phagocytées par des films étrangers et donc de voir certaines valeurs disparaître.

Il y a bien entendu, outre ces catégories, des programmes de films d’intérêt artistique et technique de producteurs internationaux ou africains ayant dépassé les deux ans de production, mais il est compréhensible que l’accent soit mis sur les jeunes locaux préfigurant l’avenir du pays.

L’on sent bien une réelle volonté de contribuer de part et d’autre à asseoir une renaissance culturelle dans ce pays brisé par la guerre civile  pendant de trop nombreuses années, il faut donc accompagner cet élan  afin de permettre et de contribuer à cette autre transition culturelle.

 

Ferréol GASSACKYS

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Édition Quotidienne (DB)

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