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Une nouvelle ère ?

Dimanche 10 Janvier 2021 - 19:30

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Joe Biden étant sur le point de s’installer pour quatre ans dans le mythique bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, la question que se posent maintenant les acteurs et les observateurs de la scène internationale est la suivante résumée en quelques mots : la première puissance du monde va-t-elle changer réellement de cap, autrement dit prendre la juste mesure du rééquilibre planétaire que provoqueront inévitablement dans les décennies à venir la montée en puissance des Etats comme la Chine et l’Inde, l’émergence du nouveau monde – Afrique, Amérique Latine, Asie du sud – où vit désormais plus de la moitié de l’humanité et les effets désastreux que provoquera inévitablement la dégradation de l’environnement ?

A cette question il est évidemment trop tôt de répondre même si trois facteurs au moins semblent indiquer aujourd’hui que le successeur de l’incorrigible et imprévisible Donald Trump s’emploiera tout au long de son mandat à rendre aux Etats-Unis l’image d’une grande nation responsable que son prédécesseur avait fortement dégradée : d’abord le fait que Joe Biden, ayant réussi à faire basculer vers le parti démocrate la majorité du Sénat américain, aura entre les mains tous les pouvoirs nécessaires pour y parvenir ; ensuite le fait que le nouveau président a su s’entourer d’une équipe de femmes et d’hommes – à commencer par la vice-présidente Kamala Harris – qui ont une longue expérience du pouvoir et qui ont démontré leur sagesse, leur prudence  notamment lors des deux mandats de Barack Obama ; enfin parce que Joe Biden, à la différence de son prédécesseur, étant parfaitement conscient de la modification des rapports de force entre les grandes puissances et des dangers que portent en elles leurs rivalités, fera tout pour éviter que des conflits majeurs viennent aggraver la menace que fait peser le dérèglement climatique sur la paix mondiale.

De ce qui précède ressort l’idée selon laquelle la présidence de Joe Biden pourrait effectivement marquer le début d’une nouvelle ère diplomatique et stratégique. Avec, d’une part, un apaisement des rapports entre les « superpuissances » et, d’autre part, une réforme en profondeur de la gouvernance mondiale qui profiterait aux continents émergents, l’Afrique notamment dont le poids humain ne cesse de grandir, dont la croissance économique fera à échéance d’un demi-siècle le premier marché de la planète et dont la protection de la nature – dans le Bassin du Congo tout particulièrement qui devient aujourd’hui le premier poumon de la planète en raison de la dégradation du Bassin de l’Amazone en Amérique du sud– fera un acteur incontournable de la défense de l’espèce humaine.

Conclusion, provisoire bien sûr : dans le moment où se redistribuent les cartes sur la scène mondiale et où les Etats-Unis se préparent à restaurer leur image en s’impliquant mieux dans la recherche de solutions pacifiques aux problèmes de ce temps, l’Union africaine (UA) ferait bien de faire entendre sa voix avec plus de force. Même si elle vit une période difficile sur le plan économique elle détient, en effet, tous les atouts qui peuvent lui permettre dans le proche avenir d’influer positivement sur l’évolution du globe. Et comme la présidence de l’UA sera assurée dans les mois à venir par le président de la République démocratique du Congo, Félix Tschisekedi, elle est très bien placée, dans le moment où Joe Biden entre à la Maison Blanche, pour faire entendre avec force sa voix.

Autrement dit pour devenir un acteur majeur de la nouvelle ère qui se dessine si, bien sûr, celle-ci se confirme dans les jours et les semaines à venir.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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