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Une semaine d'angoisse?

Samedi 5 Décembre 2020 - 17:06

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Sept jours, c’est le temps qui reste aux Américains et au monde entier pour voir si, enfin, les choses rentrent dans l’ordre pour la succession à la Maison blanche entre le sortant Donald Trump et l’entrant Joe Biden. Le 14 décembre prochain, en effet, les grands électeurs issus du vote populaire du 3 novembre certifieront si l’ex-colistier et vice-président de Barack Obama sera bel et bien le quarante-sixième président des Etats-Unis. Les chiffres publiés par les médias américains le créditent d’une avance considérable de ces « grands votants », trois-cent-six au total, contre deux-cent-trente-deux à son rival. En termes de suffrages, le démocrate l’emporterait à 51,4% devant le républicain, 46,9%.

L’homme qui est tenu de céder le bureau ovale de la Maison blanche au président élu est toutefois resté droit dans ses bottes : il ne reconnait pas la victoire de Joe Biden car comme il n’a cessé de le clamer depuis un mois, les élections ont été truquées, son deuxième mandat lui a été tout simplement volé. Aidé de ses avocats, il a tenté de batailler dur pour espérer inverser le cours des résultats sans y parvenir. Il semble que n’ayant plus beaucoup d’arguments à faire valoir pour soutenir ses dénonciations de fraudes, le président Trump scruterait désormais le lointain horizon de 2024. Etant parvenu à fidéliser beaucoup d’électeurs de droite, comme futur opposant les quatre années à venir, il pourrait compter sur eux pour briguer une nouvelle mandature.

Ce qui parait incompréhensible, pour le moment, est le fait que malgré les revers qu’il a subis sur le plan judiciaire (aucun de ses nombreux recours pour obtenir l’annulation des votes dans plusieurs Etats n’a abouti) Donald Trump continue d’exercer comme s’il en avait encore pour une petite éternité. Il n’y a pas longtemps, il a décidé de la réduction des effectifs des forces américaines en Irak et en Afghanistan, le 4 décembre il a ordonné le retrait du contingent américain de près de sept-cents hommes de la Somalie au plus tard, le 15 janvier prochain. Nous serons à cinq jours de la prise de fonction de Joe Biden. On pourrait parler de la théorie de brouillage des cartes dans la mesure où ces décisions surviennent dans une période charnière de remplacement d’un exécutif par un autre.

Dans sa « Réflexion » intitulée : « Soixante jours d’incertitude ! », parue dans notre édition du lundi 23 novembre, Jean-Paul Pigasse avisait : « les deux mois que nous allons vivre seront assurément les plus imprévisibles, les plus incertains, peut-être même les plus dangereux du siècle dont débute la troisième décennie ». Et d’argumenter : « Tout simplement parce que la première puissance mondiale, à savoir les Etats-Unis d’Amérique, ne sait pas où elle va alors même qu’elle vient d’élire un homme raisonnable, prudent, peu enclin comme son prédécesseur à lancer son pays dans des conflits dont le pire pourrait sortir à plus ou moins brève échéance ».

 Cet extrait du papier plus développé que l’on peut télécharger sur notre site internet www.adiac-congo.com, résume pour l’essentiel le doute qui s’est installé dans l’opinion mondiale devant des mises aux antipodes des pratiques en cours depuis toujours dans des pays démocratiques comme les Etats-Unis d’Amérique. Le 20 janvier 2021, en l’habituelle place du Capitole dans le centre de Washington D.C., comme cela se passe depuis 1937, en présence de leurs prédécesseurs (on suppose qu’ils ne dérogeront pas à la règle), sûrement Joe Biden et Kamala Karris, prêteront serment, le premier comme président élu, la seconde comme vice-présidente.

Au-delà de recommander le port du masque à ses compatriotes les cent premiers jours suivant son investiture pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19, le nouveau président des Etats-Unis devra sans doute aussi se procurer une aiguille et un fil, pour recoudre le tissu de la cohésion sociale fortement détricoté par l’expérience présidentielle des quatre dernières années.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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