Union africaine : la crise libyenne revient sur la sellette

Lundi 2 Février 2015 - 18:00

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Après l’avoir manifestement ignorée au cours des quatre dernières années, les pays de l’Union africaine remettent la crise libyenne au goût du jour. Cette fois, l’Afrique revient sur ce dossier en ayant le vent en poupe.

En effet, le 28 janvier dernier à Addis-Abeba en Ethiopie, dans le contexte du 24e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), les représentants d’une vingtaine de pays et organisations réunis au sein du Groupe international de contact pour la Libye se sont accordés sur une évidence que la communauté internationale a feint d’ignorer pendant longtemps.

Ils ont reconnu unanimement « qu’il ne peut y avoir de solution militaire à la crise actuelle en Libye, et que seul le dialogue permettra de promouvoir durablement la paix, la sécurité, la stabilité et la réconciliation ». Comprise comme telle par des représentants de pays dont les Etats-Unis d’Amérique, la France, le Royaume-Uni, le Japon, l’Italie, l’Allemagne, etc. en présence des représentants de l’Afrique, du monde Arabe et de l’ONU, cette option marque une évolution réconfortante pour les pays africains.

Ainsi, la communauté internationale revient sur l’option prônée par l’Union africaine, son président de la commission Jean Ping et des chefs d’Etat africains médiateurs, dont le président Denis Sassou N’Guesso. Ils avaient fortement défendu au premier semestre de l’année 2011 le choix du dialogue. Contre leur engagement et la mission menée au péril de leurs vies au milieu du chaos qu’était devenu la ville de Bengazi, les pays occidentaux, la France en premier, avaient opté d’éteindre le feu par le feu.

La question cependant, avec qui l’UA et la communauté internationale dialogueront-ils ?

Certes, l’on a vu se tenir ces dernières semaines les premier et deuxième rounds du dialogue politique inter-libyen visant justement à faciliter le règlement de crise multidimensionnelle que connaît ce pays. Les participants aux rencontres des 14 et 15 et du 26 janvier à Genève ont certes fait montre « d’un esprit ouvert et constructif », souhaitant la tenue de prochaines rencontres dans leur pays, la Libye.

Mais, c’est dans ce contexte que l’hôtel Corinthia à Tripoli a été la cible, mardi 27 janvier, d’une attaque terroriste qui a tué neuf personnes. Cette agression a été revendiquée par la branche libyenne de l’Etat islamique. D’où, tout l’intérêt de la question de savoir si les négociations politiques engagées par les parties prenantes à la crise libyenne auront des retombées attendues sur les plans sécuritaire et humanitaire.

Thierry Noungou