Union européenne - ACP : la Hongrie bloque les négociations sur l’accord post-Cotonou

Mardi 19 Juin 2018 - 13:46

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Le pays est accusé par les eurodéputés de freiner l’adoption du mandat de négociation avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) sur le futur accord de Cotonou en remplacement de l’actuel.

Les eurodéputés ont appelé, le 14 juin, les Etats membres à adopter le mandat de négociation permettant d’entamer les discussions avec les pays ACP. En raison d’un désaccord sur la question migratoire, Budapest a bloqué le mandat, validé à l’unanimité par les vingt-sept Etats membres. Du côté des pays ACP, ils ont adopté leur mandat de négociation, il y a quelques jours, à Lomé, au Togo. Mis en place en 2000 et arrivant à échéance en 2020, l’accord de Cotonou régit les relations commerciales, politiques, la coopération entre l’Union européenne (UE) et soixante dix-neuf pays ACP. Il devra laisser la place à un nouvel accord de coopération. Or, les Etats européens tardent à s’accorder sur le mandat pour négocier le successeur de l’accord de Cotonou actuel. Les négociations entre l’UE et les pays ACP devraient s’ouvrir le 31 mai dernier à Lomé, mais la Hongrie refuse toujours de valider la feuille de route de l’UE, opposée à la vision migratoire portée par Bruxelles.

L’accord de Cotonou prévoit le lancement des négociations au plus tard en août. En plénière le 13 juin, à Strasbourg, la présidence bulgare s'est montrée inquiète. Elle dispose de peu de temps pour obtenir le vote du Conseil pour que les négociations puissent avoir lieu comme prévu. Elle devra passer le relais de la présidence tournante de l’UE à l’Autriche, le 1er juillet. L’UE envisage de mettre l’immigration et la sécurité au cœur de l’accord post-Cotonou. Le rapporteur sur la négociation sur un nouvel accord de partenariat ACP-UE, Bogdan Brunon, pense que le dialogue politique est une composante essentielle de l’accord de Cotonou et doit rester un pilier du futur accord. L’eurodéputée Maria Arena n’a pas caché sa tristesse de « voir qu’on ne s’adresse à ces pays qu’avec la préoccupation de la migration », rappelant quelques défis concernant les deux partenaires: environnemental, démographique, économique, etc. Aussi, la question des relations commerciales entre les deux entités, notamment l’Afrique, a fait l’objet de nombreuses critiques. Par exemple, le conditionnement de l’aide européenne à l’ouverture des marchés qui détruisent parfois l’économie locale africaine, la reconnaissance d’un échec en matière de politique commerciale. C’est le cas des produits pharmaceutiques ou des compagnies de téléphonie mobile.

Notons que la moitié des pays ACP figure toujours parmi les pays les moins développés au monde. Cette entité réunie représente moins de 5% des échanges commerciaux mondiaux et moins de 2% du produit intérieur brut mondial.

Noël Ndong

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