Opinion

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Unité, sécurité

Vendredi 13 Décembre 2013 - 2:54

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Au-delà du drame que vit le peuple centrafricain et de l’aide que la communauté internationale se décide enfin à lui apporter, nous devons réfléchir, nous Congolais, aux leçons que cette tragédie porte en elle. Tout spécialement celle-ci : la paix intérieure est plus que jamais le socle sur lequel peut et doit se bâtir l’émergence d’une nation ; elle est un bien unique, irremplaçable qu’il convient de protéger tous ensemble.

Seize ans après la fin de la guerre civile qui endeuilla le Congo en dressant ses enfants les uns contre les autres, une nouvelle preuve nous est apportée du fait que rien n’est plus important pour un peuple, aujourd’hui comme hier, que de vivre en paix dans un pays uni, de construire ensemble un avenir serein, de résoudre par le dialogue nos différends éventuels. Pour avoir oublié ces évidences au lendemain de la Conférence nationale, nous avions plongé dans le chaos, sacrifié la vie de milliers des nôtres, détruit le pays qui nous avait donné naissance. En les replaçant au cœur de leur action, les responsables politiques de notre nation sont parvenus à conjurer le mauvais sort.

La tentation est forte, bien sûr, d’oublier aujourd’hui les drames que nous avons vécus, d’en gommer les causes, de nier en quelque sorte le passé. Mais le temps que nous vivons est là pour rappeler qu’un peuple oublieux de son passé peut à tout instant plonger dans le chaos. Il suffit pour cela que les démons de la division, de la discorde, de l’égoïsme l’emportent sur la volonté de construire une société juste et solidaire. Alors, inexorablement, les mauvais instincts prendront le pas sur la raison et la violence se donnera libre cours.

Ne nous faisons donc pas d’illusions : la paix intérieure ne naît pas seulement de la volonté des dirigeants d’un pays. Elle est le fruit d’une volonté collective qui transcende les particularismes. Si le désir de vivre ensemble s’efface devant l’égoïsme, le rejet de l’autre et, fatalement, la violence s’imposeront. Mais s’il est partagé par tous les citoyens, perçu comme un bien commun, la solidarité qui en résultera permettra de progresser à grands pas. C’est pour avoir appliqué ce principe que le Congo a pu renaître de ses cendres en un temps record.

La crise qui bouleverse la Centrafrique est là pour nous rappeler cette évidence.

Les Dépêches de Brazzaville

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