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Urgence

Jeudi 22 Septembre 2016 - 11:51

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Alors que les Gabonais retiennent leur souffle en attendant la décision que prendra la Cour Constitutionnelle ce 23 septembre 2016, l'Afrique centrale tout entière se demande de quoi demain sera fait dans un pays qui fut longtemps l'un des plus stables de la sous-région. Si cette décision, en effet, n'est pas fondée de façon indiscutable sur la vérité des urnes, le Gabon s'enflammera de nouveau, mais cette fois durablement et les pays qui l'entourent verront affluer vers eux des dizaines de milliers de citoyens fuyant leur patrie plongée dans le chaos.

Rappelons, pour ceux qui seraient tentés de l'oublier, que le Congo, notre Congo, se trouvera alors confronté de nouveau à un problème humain qu'il lui sera impossible de résoudre seul. Car la très longue frontière commune qu'il a avec le Gabon et qui s'étend de la province du Haut Ogooué jusqu'aux rivages de l'Océan Atlantique sera inévitablement franchie par des milliers de familles chassées de leur foyer par la peur. Tout comme cela s'est produit il y a quelques mois à la frontière de la Centrafrique et il y a quelques années à la frontière de la RDC, le Congo verra affluer vers son territoire une masse humaine en quête de paix.

Alors que la communauté internationale, réunie pour la soixante-douzième assemblée générale des Nations unies se demande comment gérer le flux des migrants qui tentent de gagner l'Europe, elle ferait bien de réfléchir aussi, tant qu'il en est temps, à l'aide qu'elle nous apportera si le pire se produit à nos portes comme c'est probable. Contraint de rester à Brazzaville en raison des évènements tragiques qui se déroulent sur l'autre rive du fleuve Congo, le président Denis Sassou N'Guesso n'a pas pu lancer à New York le cri d'alarme que justifient les évènements présents. Mais cela ne doit pas empêcher les grandes puissances de nous apporter sous les formes les plus diverses l'aide sans laquelle il nous sera impossible de gérer la crise qui s'annonce.

Disons-le clairement et sans le moindre doute, il y a urgence, urgence extrême. Nous sommes très bien placés pour le dire et l'écrire, nous qui observons heure par heure, minute par minute, le glissement de cette partie du monde vers des troubles devant lesquels la communauté internationale sera obligée de se mobiliser beaucoup plus vite et beaucoup plus fortement qu'elle ne le croit.

 

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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