Van Andréa : l’artiste s’inspire de la boxe

Samedi 24 Mai 2014 - 0:30

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Loin d’être un simple sport, la boxe prend chez Van une dimension d’acte artistique. L’artiste enfile ses gants et donne des uppercuts (coups de poing remontants) au travers de ses coups de crayon sur la toile qui représente instinctivement le ring, ce lieu de combat où l’artiste ressasse les moments difficiles de cet art : épuisement, agacement, ressourcement, remise en question… Des conditions physiques que l’artiste extirpe de son for intérieur pour donner place à la confiance en soi, à la lutte perpétuelle, parce que l’artiste est conscient que la vie est faite de défis

Van se place de ce fait dans la peau du boxeur tout en se nourrissant paradoxalement de la distance que sa pratique artistique implique. Ce travail composé de sculptures (conçues à partir de papier aluminium, subtilement emmêlé à du papier journal) et de dessins en noir et blanc où l'on peut apercevoir des visages tuméfiés, des parties du corps des boxeurs, bref des fragments de vie sur le ring qui renvoient à la lutte et l’effort au quotidien.

Des aptitudes qui permettent « à tout homme de se relever toutes les fois qu’il chute. Et les gants de boxe représentent pour moi le combat, le fait de ne pas laisser la souffrance et l’échec nous paralyser, mais au contraire, d’avancer quoiqu’il arrive », a fait savoir Van, qui développe en ce moment un travail sur la bestialité de l’être humain que le public congolais aura l’occasion de découvrir d’ici peu.

En effet, en s’appuyant sur les revers de ce sport mais aussi sur ce que la vie impose à l’homme (échecs, douleurs, angoisses existentielles), Van montre qu’au-delà de toute épreuve il y a de l’espoir et que la bravoure, l’audace et la confiance en soi sont des armes pour vaincre. Un travail qui a suscité un grand intérêt auprès des visiteurs lors de la Biennale de Dakar, puisqu’il a été l’un des premiers artistes à avoir vendu une sculpture dans sa collection, avec l’artiste Fransix de RDC.

Encore hésitant dans l’aboutissement de ses œuvres il y a deux ans lors de la première édition des ateliers SAHMS en 2012, le travail de ce jeune artiste, marqué par la fraîcheur et l’originalité de ses dessins en noir et blanc, a nettement évolué. Sa pugnacité et sa volonté d’aller de l’avant ont donné naissance à ce magnifique travail sur le monde de la boxe. Une détermination qui lui a ouvert les portes de la Fondation Blachère.

Annette Kouamba-Matondo