Variations de la monnaie nationale : Henri Yav rassure sur des mesures influençant positivement la santé du franc congolais

Lundi 21 Août 2017 - 16:08

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Pour le ministre des Finances, ces actions entamées par le gouvernement, « sous l’impulsion et les orientations personnelles » du chef de l’État, vont assurément permettre l’amélioration de la santé du franc congolais, jusqu’à asseoir une monnaie forte.

Le ministre des Finances, Henri Yav Mulang, a rassuré le peuple congolais des actions menées par le gouvernement en vue d’assurer la stabilité du francs congolais (FC). Lors de cette conférence de presse animée conjointement avec le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Déogracias Mutombo, le 19 août, dans les installations du ministère des Finances, l’Argentier national a rassurer l’opinion que la santé du FC continuera à s’améliorer jusqu’à asseoir une monnaie forte.

Dejà, le ministre des Finances a salué le renversement de la tendance en faveur du FC constaté sur le marché des changes qui est, a-t-il insisté, la résultante des mesures prises par le gouvernement, « sous l’impulsion et les orientations personnelles » du président de la République, Joseph Kabila Kabange, pour redorer la santé de la monnaie nationale. « Aujourd’hui, vous reconnaitrez avec moi que cette mobilisation commence à donner des résultats encourageants et que, quoiqu’il faille intensifier et poursuivre les efforts déployés, on peut raisonnablement entrevoir l’arrêt progressif de la dépréciation et une stabilisation de la valeur de notre monnaie nationale », a souligné Henri Yav Mulang. L’Argentier national a, en effet, noté qu’en considérant la moyenne mensuelle des taux de change pratiqués par les bureaux de change, on constate qu’après avoir atteint 1 707,34 FC pour un dollar américain en juillet, cette moyenne s’est presque stabilisée depuis début août à 1 560 FC le dollar. Mais, a-t-il ajouté, pour le gouvernement, cette accalmie relative sur le marché des changes n’est pas suffisante. « Au-delà de la politique d’ajustement budgétaire, des efforts seront poursuivis pour asseoir une monnaie forte », a-t-il promis.

Maintenir le cap et faire plus

Loin de se satisfaire du niveau actuel atteint par la monnaie nationale sur les marchés de change, le ministre des Finances a rappelé que la stabilité de la monnaie et des prix des biens et services était le résultat d’une bonne coordination des politiques budgétaires et monétaire. Membre du Comité de pilotage stratégique des mesures urgentes du gouvernement, mis en place par le chef de l’État, le ministre des Finances a identifié comme cause de la dégradation de la situation économique et financière du pays la conjonction des facteurs endogènes et exogènes. Le ministre Henri Yav a identifié, d’une part, le choc externe provoqué par le ralentissement de l’activité économique mondiale à l’origine de la chute des cours mondiaux des principaux produits d’exportation de la RDC et, d’autre part, le choc interne lié au caractère extraverti et peu diversifié de l’économie congolaise, auquel s’est greffé un certain attentisme des opérateurs économiques et des investisseurs. « Ce mauvais comportement des principaux indicateurs macroéconomiques a conduit à la révision, par le gouvernement, du budget de l’exercice 2016. Mais le vote de cette loi des finances rectificatives n’avait pas épargné au gouvernement de faire face, tout au long de l’année 2016, à une baisse drastique des recettes publiques et à la pression des dépenses, surtout contraignantes », a-t-il soutenu. Pour le ministre des Finances, cette inadéquation entre les ressources internes, de plus en plus faibles, et des dépenses restées constantes, voire en hausse, a eu comme résultat un déficit important dans l’exécution du budget 2016 et cela, malgré les efforts de compression des dépenses entrepris tout au long de l’année et qui ont permis, au cours de certains mois, de réaliser des excédents de trésoreries.

De l’avis de l’argentier national, face à ce résultat négatif dans l’exécution du budget 2016 et pour éviter une détérioration plus prononcée de la valeur du FC, le gouvernement a décidé, dès janvier 2017, de resserrer davantage l’exécution du budget, en se fixant comme objectif mensuel zéro déficit ou dans l’impossible, un déficit réduit et facilement compensable avec d’éventuels excédents des mois à venir. C’est donc, a soutenu le ministre des Finances, cette discipline budgétaire qui a permis de maintenir les finances publiques en équilibre au cours de cinq mois sur les sept premiers mois de l’année et d’enregistrer un ralentissement du rythme de dépréciation du FC contre le dollar, passant d’une moyenne de 4% par mois en octobre 2016 et mars 2017 à 2,5% par mois en avril et mai 2017.

Des mesures plus drastiques

Le ministre Henri Yav a, par ailleurs, justifié la suspension de la quasi-totalité de paiements par le souci de calmer l’affaissement de la situation économique et financière et envisager d’autres mesures nécessaires à une stabilité durable du FC. À en croire l’argentier national, cette décision qui a eu pour effet de décaler certains paiements importants du mois de juillet et août, notamment les salaires de certains services de l’État et la rétrocession aux régies financières, s’est avérée fructueuse car elle a permis d’équilibrer les comptes du gouvernement à la BCC, de constituer une certaine marge de trésorerie pour le reste de l’année et de ramener le taux de change du FC contre le dollar américain, autour de 1 550 FC contre 1 700 au mois de juillet.

Mais, pour aller de l’avant, le ministre des Finances a annoncé une autre série de mesures décidées par le gouvernement pour la mobilisation des recettes internes et de la relance de la production nationale. « Adoptées dernièrement par le Conseil des ministres, ces mesures sont certaines de portée générale, d’autres de portée spécifique et toutes applicables les unes à court terme et d’autres à moyen et plus ou moins long termes », a expliqué le ministre Henri Yav. Ces mesures portent notamment sur la suspension des taxes illégales, des frais administratifs d’interventions diverses exigés par différents services aux postes frontaliers ou ailleurs sur le territoire national, des points de contrôle sur les routes ou les voies fluviales, l’assainissements des aires de dédouanement, l’intégration de toute la parafiscalité et autres revenus des prestataires en un taux unique, la stricte application du décret fixant à quatre le nombre des services autorisés à opérer aux frontières la lutte contre la fraude, la contrebande, l’évasion fiscale, le renforcement des sanctions administratives et des poursuites judiciaires contre les agents de l’Etat indélicats et les opérateurs économiques véreux ainsi que la mise en place d’une stratégie de promotion des exportations agricoles et des produits de l’industrie locale.

Il faut également compter dans cette liste de mesures, la construction des plates-formes logistiques dans tous les postes douaniers, l’accélération de l’informatisation et l’interconnexion des services des régies financières ainsi que la réforme dus système fiscal congolais, considéré aujourd’hui comme complexe, asphyxiant, tracassier et en définitive décourageant pour les initiatives privées ainsi que la relance de la production agricole nationale et de l’agro-industrie. Ces mesures prises et annoncées par le gouvernement de la République réconfortent la conviction du gouverneur de la BCC, Déogracias Mutombo, qui a noté que l’ajustement budgétaire fonctionnait à merveille. Mais, il fallait, a-t-il dit, le soutenir par des mesures concrètes dont la mobilisation des opérateurs miniers.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Henri Yav et le gouverneur de la BCC, Déogracias Mutombo, devant la presse /photo Adiac

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