Vatican : esclavages modernes et changements climatiques sont liés

Mercredi 15 Juillet 2015 - 18:59

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 A l'initiative du Vatican, ces deux thèmes feront l'objet d'une Conférence internationale le 21 juillet, à laquelle les maires des villes comme Lubumbashi, Libreville ou Accra ont été invités .

 Prélude à cela, une conférence de presse s’est tenue au Vatican mercredi pour  présenter cette prochaine table-ronde internationale consacrée à l’esclave des temps modernes dans sa relation aux changements climatiques. Initiative de l'Académie pontificale des Sciences sociales et de l'ONU, la conférence qui se tiendra du 21 au 22 juillet prochains au Vatican sera l’occasion de mobiliser des maires du monde entier dans la double lutte contre le réchauffement climatique et la traite des êtres humains.

Présentant la conférence à venir, Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, président de l’Académie pontificale des Sciences sociales, a expliqué que les objectifs de la conférence étaient ceux que s’était assigné, il y a deux ans, le groupe dit de Sainte Marthe. En 2013, le Vatican avait rassemblé dans la Maison Sainte Marthe (où réside le pape François), les responsables des polices du monde pour plancher sur la lutte contre la traite des êtres humains. L’Académie sociale du Vatican entend désormais associer à l’action d’Interpol, la police internationale, celle des maires des plus grandes villes du monde.

Une soixantaine d’entre eux seront donc conviés à cette réflexion en commun pour examiner les moyens de lutte contre ces deux fléaux, que le pape François, qui s'intéresse particulièrement à la problématique des grandes villes, a liés dans son encyclique "Laudato si'". Sont ainsi attendus, pour le compte de l’Afrique, les maires de villes comme Alger, Abidjan, Accra, Libreville, Lubumbashi, Guédiawaye, Gaborone ou encore Johannesburg. Les maires de Paris, de Boston, de San Francisco, de Rome, de Milan, de Naples, d’Oslo, de Stockholm, de Rio de Janeiro, de Sao Paulo, de Bogota, de Mexico ou encore de Téhéran ont également été conviés suivant la liste publiée par le Vatican mercredi.

Les catastrophes dérivant « d'altérations environnementale, économique et sociale créent un terrain propice aux migrations forcées et à la traite », notamment dans les villes, a expliqué Mgr Marcelo Sanchez Sorondo. « Ces phénomènes climatiques, tout comme la culture du relativisme, poussent une personne à profiter de l'autre comme d'un simple objet, l'obligeant aux travaux forcés et la réduisant en esclavage. Selon le pape François, c'est la même logique qui pousse à exploiter sexuellement les enfants et à abandonner les vieux », a-t-il dit.

Interrogé sur la collaboration du Saint-Siège avec l'ONU, avant la visite du Pape François aux Nations Unies en septembre et avant l'adoption d'un programme pour les 15 années à venir visant à mettre fin à la grande pauvreté, Mgr Sorondo a répondu: « Paul VI avait défini le travail de l'ONU comme la voie moderne de la civilisation. Il y a des tendances de la droite qui voient l'ONU comme le diable, ce n'est pas la position de l'Eglise », a-t-il indiqué assez vivement. L'esclavage sous toutes ses formes touche 30 millions de personnes dans le monde. Les profits des criminels sont générés principalement par la prostitution, estime le Saint-Siège, se basant sur des données de l’Organisation des nations-unies.

Lucien Mpama

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