Vatican : le pape organise un sommet de crise sur les abus sexuels

Lundi 18 Février 2019 - 16:45

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Du 21 au 24 février, la hiérarchie épiscopale de la planète sera placée devant ses responsabilités face aux scandales d’agressions sexuelles de mineurs. La rencontre, sources de fortes attentes, s’annonce périlleuse.

Les présidents d’une centaine de conférences épiscopales de tous les continents prendront part à la grand-messe en compagnie de hauts prélats du Vatican, de chefs des églises catholiques orientales, de responsables de congrégations religieuses mais aussi des victimes. Il sera question d’examiner la question des abus sexuels, notamment de la part des prêtres pour trouver de nouvelles solutions à ce problème qui reste encore un tabou au sein de l’Église catholique.

Le week-end dernier, le pape a expulsé un ancien cardinal américain, Theodore McCarrick, 88 ans, accusé d’abus sexuels il y a près d’un demi-siècle. Une première historique pour « un prince de l’Église ». Mais conscient des attentes « surdimensionnées » suscitées par sa courte réunion, le pape a souligné récemment que « le problème des abus continuera ». « En résolvant le problème dans l’Église par une prise de conscience, nous contribuerons à le résoudre dans la société, dans les familles, où la honte fait que l’on couvre tout », a-t-il ajouté, voyant ce rendez-vous comme un acte de forte responsabilité pastorale pour faire face à un défi urgent de la présente époque.

Mais l’écrivain Marco Politi, auteur du livre "François au milieu des loups", estime que le pape fait face à une « opposition sérieuse » au sein de l’Église. « Il y a une lutte entre le pape et ses partisans qui veulent un changement. Beaucoup de gens parmi les évêques et le clergé ne veulent pas de transparence et d’application de la loi et de l’ordre dans la question des abus dans le monde », a-t-il souligné.

Née de retentissants scandales de pédophilie au Chili et aux Etats-Unis, la rencontre voulue par le pape sur « la protection des mineurs » affiche un intitulé édulcoré, note cet expert. La réunion élaborera « des protocoles » car « parfois les évêques ne savent pas quoi faire », a stipulé François. Reste que l’Église catholique, l’institution la plus montrée du doigt, est l’une des rares à s’auto-flageller en commandant des enquêtes pour sortir de la crise, à l’instar de l’épiscopat allemand cet automne.

Une bombe à retardement sommeille sans doute pour d’autres pans de société et d’autres religions. La principale Église protestante américaine, la Southern Baptist Convention, vient ainsi d’être secouée par un scandale sexuel de grande ampleur impliquant près de quatre cents  pasteurs, bénévoles et éducateurs sur deux décennies.

Josiane Mambou Loukoula

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