Vatican : le pape se porte bien

Samedi 28 Juin 2014 - 15:11

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Une nouvelle annulation imprévue d’activité a nourri les interrogations sur la santé du Souverain pontife. Le Vatican rassure : le pape François va bien

Le pape a repris, là où il les a interrompues, les activités inscrites à son programme journalier, comme toujours très chargé. Vendredi 27 juin, alors qu’il devait effectuer une visite historique à la polyclinique Agostino Gemelli de Rome – « l’hôpital des papes » -, le chef de l’Église catholique a fait annuler son déplacement qui devait avoir lieu à 16h. Il a dépêché, à sa place, un haut-prélat qui s’est chargé de lire pour lui le discours prévu, à la déception perceptible du personnel soignant et des malades qu’il allait rencontrer pour la première fois.

Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a expliqué que le pape avait été pris d’« une indisposition soudaine » dont il a dit « ne pas pouvoir donner de précisions » quant à sa nature. Le jésuite a ajouté : « Je ne peux pas dire s'il s'agit d'une fatigue générale ou d'un problème intestinal » mais, a-t-il précisé, « il n'y a pas de raisons de s'inquiéter pour la santé du pape ». De fait, les rendez-vous de samedi 28 et dimanche 29 juin, très importants, ont été maintenus. Samedi, il a rencontré des responsables orthodoxes de Turquie et reçu en audience le président Hery Rajaonarimampianina, de Madagascar. Et dimanche, il devait bien remettre le pallium, écharpe caractéristique, aux nouveaux archevêques promus durant l’année.

Il reste que la santé d’un pape n’est pas qu’une simple affaire d’état de santé. Elle a des implications qui vont au-delà de la sphère du plus du milliard de croyants ; elle est scrutée par les commentateurs et les analystes. Et au sommet de l’Église catholique elle-même, au Vatican, les inquiétudes de beaucoup sont aussi à la dimension des incertitudes qui peuvent naître de cette situation. Le pape François est actuellement engagé dans une profonde réforme de la Curie romaine, et son prédécesseur à cette charge, Benoît XVI, a quitté ses fonctions par renoncement personnel : du jamais vu !

Tout au long de l’histoire, l’Église catholique a connu des morts soudaines de pontifes, dont la plus rapprochée dans le temps reste celle de Jean-Paul 1er. Appelé aussi « le pape du sourire », le pape italien Jean-Paul 1er (Albino Luciani) s’est éteint brusquement au Vatican, en bonne santé apparente, le 28 septembre 1978 à l’âge de seulement 65 ans. Il n’a pu régner que 33 jours et 6 heures. Une mort aussi soudaine a, bien entendu, alimenté les spéculations. Les hypothèses sont allées de l’assassinat caché à l’empoisonnement. À l’inverse son successeur, Jean-Paul II, est resté pape pendant longtemps et a continué son activité même lorsqu’il a été visiblement handicapé par la maladie de Parkinson, qui a fini par l’emporter le 02 avril 2005 à près de 85 ans. Il a régné pendant 27 ans. Un record !

Sans que les inquiétudes autour de la santé du pape actuel, qui est âgé de 77 ans, soient allées jusqu’à craindre pour sa vie, la multiplication de ces petits signes de contrariété suscitent les interrogations, au moins chez les journalistes qui ont « bombardé » le père Lombardi de questions. D’autant qu’il y a quinze jours à peine,  le pape François a dû renoncer à une rencontre avec les magistrats italiens. Et que le jeudi 19 juin, jour en Italie de la Fête-Dieu, il lui a été conseillé de ne pas faire à pied comme le veut la tradition, le kilomètre et demi de procession entre les basiliques Saint Jean du Latran et Sainte Marie Majeure à Rome.

Le père Lombardi a rappelé, à ceux qui ont tendance à oublier que le pape est aussi un homme, que celui-ci mène « une vie au rythme très intense, avec de nombreux engagements, tout le temps. Parfois, s'il est nécessaire de renoncer à des activités, on le fait ». Donc pas d’inquiétudes particulières à avoir, mais il est évident que les médecins pontificaux ménagent de plus en plus le programme d’un homme qui n’a qu’un poumon, se couche tôt mais se lève encore plus tôt.

Lucien Mpama