Vie des partis / Jean Ebina : « J’ai quitté le Frocad parce que sa philosophie n’épousait plus l’idéal de mon parti »

Samedi 28 Novembre 2015 - 14:30

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Le président du Parti congolais écologique et d’éthique et ancien candidat à l’élection présidentielle de 2009, Jean Ebina a quitté le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) parce que,  a-t-il dit, le message politique que développe  actuellement cette plateforme politique de l’opposition n’épouse plus les aspirations de son organisation politique. Il  l’a  dit dans une interview exclusive accordée aux Dépêches de Brazzaville.

Les Dépêches de Brazzaville : Quelle est la raison qui a motivé votre départ du Frocad ?

Jean Ebina : Nous avons constaté que les membres du Frocad qui avaient pris part aux consultations présidentielles ont été injustement suspendus à titre conservatoire. Cette façon d’agir du Frocad était contraire à la philosophie de la plateforme et de notre parti. Parce que, cinq jours avant la tenue du  dialogue de Sibiti, mon parti avait invité les  membres du Frocad  au siège de la mairie  de Ouenzé pour exhorter  la classe politique congolaise de toute obédience  à prendre part au dialogue national. J’ai été surpris que certains membres du Frocad n’aient pas pris part à ce forum de Sibiti ; alors que notre plateforme politique avait envoyé au président de la République un mémorandum dans lequel se trouvaient les points qui devaient être débattus au cours de ce  dialogue national.

LDB : Etes-vous parmi les suspendus du Frocad ?

J. E : Je n’ai jamais été suspendu ni exclu du Frocad. Je tiens à vous préciser qu’avant la création de l’Initiative pour la démocratie au Congo(Idc), certains membres de cette coalition politique, pour la plupart des anciens ministres du président Denis Sassou N’Guesso, venaient aux réunions du Frocad. Dans leurs interventions, je constatais qu’ils avaient des problèmes personnels avec le chef de l’Etat et non des préoccupations politiques pouvant aider à l’amélioration des conditions de vie des Congolais. Or, le rôle de l’opposition, faut-il le rappeler, est d’apporter des critiques positives et des propositions constructives à l’action du gouvernement. 

LDB : Certains partis de l’opposition affirment ne pas reconnaître la nouvelle Constitution. Etes-vous de cet avis ?

J.E : Je pense qu’il n’est pas normal pour des démocrates de contester  à chaque fois des approches républicaines qui font avancer le pays. Dès l’instant où le président de la République s’est référé à la Cour constitutionnelle avant de convoquer le référendum constitutionnel, je trouve mal qu’il ait certains leaders politiques qui méconnaissent cette démarche pourtant constitutionnelle et respectueuse des lois et règlements régissant notre pays. En tant que démocrate, dès que le peuple s’est exprimé positivement sur une question d’intérêt national, on doit s’incliner devant le choix du souverain primaire.

LDB : Comment votre parti se prépare-t-il pour les prochains scrutins politiques qui pointent à l’horizon ?

J. E : Nous sommes en train de nous préparer comme toutes les autres organisations politiques. Vous constatez que notre parti est toujours présent à toutes les rencontres politiques pour discuter des questions d’intérêt national telles que la gouvernance électorale et autres. J’ai été candidat à l’élection présidentielle de 2009  et je ne sais pas encore si je le serai en 2016 ; parce que notre parti appartient désormais  à une plateforme politique  dénommée : Convention des partis républicains que dirige Nicéphore Fylla de Saint-Eudes. Donc, le  choix du candidat de notre coalition politique  doit se  faire de manière consensuelle.

LDB : Comment expliquez-vous que votre parti politique change chaque fois de plateforme politique ?

J. E Quand nous constatons qu’une plateforme politique n’est plus en conformité avec notre idéal politique, qui se résume par la défense de l’environnement et de l’intérêt général, nous quittons cette coalition. Nous ne sommes pas un parti politique instable. Au contraire, nous sommes respectueux de notre orientation politique.

LDB : Les autres membres de l’opposition accusent la Convention des partis républicains d’appendice de la majorité présidentielle. Partagez-vous cet avis ? 

J. E : On ne peut pas vouloir d’une chose et de son contraire. L’opposition, dans son ensemble,  a été la première tendance politique à  solliciter, à maintes reprises, au  président de la République la convocation d’un dialogue national inclusif. Le chef de l’Etat a exaucé fort heureusement à son vœu. Il est curieux que certains membres de l’opposition aient  refusé  d’aller à Sibiti. Je vous dis que l’opposition qui était au dialogue de Sibiti  n’a pas fait piètre figure. Il y avait des débats très  houleux et parfois heurtés. Je vous prends le cas  d’un candidat qui n’a pas pris part à un examen et qui crie à la fraude. Comment a-t-il su qu’il y a eu  fraude alors qu’il n’était pas dans la salle d’examen. C’est le cas de l’opposition dite radicale que vous évoquez.  Nous avons tout de même  obtenu assez de choses à Sibiti sans que nous ne procédions à la destruction et à la casse des biens publics et privés ; mais par le débat.

Je profite de cette occasion  que vous m’avez offerte pour condamner les violences du 17 et  20 octobre derniers à Pointe-Noire et à Brazzaville. Leurs instigateurs et auteurs doivent répondre de leurs actes criminels  devant la justice. De la même manière, je condamne les actes terroristes perpétrés à Paris, au Mali, au Cameroun et partout dans le monde.

LDB : Quel est le regard du Parti congolais écologiste et d’éthique  sur la COP 21 qui se tient à Paris ?

J. E : Nous encourageons le président de la République, Denis Sassou N’Guesso  et son gouvernement pour la contribution de notre pays à ce grand Forum sur le changement climatique qui se tient à Paris. Notre parti milite depuis toujours  pour la préservation du patrimoine naturel  que nous avons en partage. Voilà pourquoi nous encourageons la stabilité et la paix parce que lorsqu’il y a des guerres dans certains pays, la faune et la flore sont menacées. Depuis sa création en 2009, le Parti congolais écologiste et d’éthique plaide pour l’usage des emballages biodégradables pour protéger l’environnement.

 

  

 

  

 

 

Propos suscités par Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Jean Ebina

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