Vie des partis : la CADD dénonce les interpellations de ses militants par la police

Lundi 14 Avril 2014 - 17:15

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La coordination nationale de la Convention pour l’action, la démocratie et le développement (CADD) se dit inquiète des interpellations abusives dont ses militants sont l’objet de la part de la police

Le dernier fait en date, a précisé la coordination nationale le 12 avril, au cours d’une conférence de presse à Brazzaville, est l’interrogatoire que la police a fait subir à la présidente du comité féminin, Clémentine Mantima Moukietou, au motif qu’elle aurait tenu dans son discours d’ouverture, lors de la célébration de la Journée internationale de la femme par la CADD, des propos appelant à la violence et à la déstabilisation de l’État.

Pendant son interrogatoire qui a duré près de six heures, Clémentine Mantina Moukietou rapporte avoir indiqué à la police que son discours de circonstance lors de cette activité ne contenait pas de propos accusant le gouvernement d’avoir acheté des armes pour massacrer le peuple congolais. D’ailleurs, a-t-elle ajouté, les médias en ont repris quelques extraits et l’activité, qui se tenait à la mairie centrale de Brazzaville, était publique.

Par ailleurs, elle a déploré des propos tenus par le directeur général de la police, Jean François Ndenguet, teintés, dit-elle, de tribalisme et de repli identitaire, qui ne seraient pas de nature à consolider l’unité nationale. La coordination nationale de la CADD a déclaré tenir le directeur général de la police pour responsable " si jamais d’ici 2016 quelque chose de fâcheux arrivait aux militants de cette formation politique, notamment Clémentine Mantina Moukietou, Augustin Kalla-Kalla, Nicolas Kossaloba et Alain Ngoya Kessy".

À travers un échange avec la presse, la coordination nationale de la CADD a demandé à la police de ne pas s’immiscer dans les contradictions qui opposent les acteurs politiques entre eux. Elle a plaidé pour une police neutre et républicaine au service de la population. En outre, le coordonnateur national et son adjoint, Nicolas Kossaloba et Augustin Kalla-Kalla, ont indiqué que la CADD est une vieille organisation politique, créée en 2002 à Nkayi, dans le département de la Bouenza, et membre du Rassemblement de la majorité présidentielle. « La CADD n’est pas un groupuscule armé. Elle a deux députés à l’Assemblée nationale, un sénateur et plus de quarante conseillers départementaux et municipaux. Leurs élus siègent à la majorité présidentielle », a précisé Augustin Kalla-Kalla.

Nicolas Kossaloba a rappelé qu’après la dissolution du Comité d’action pour la défense de la démocratie-mouvement de jeunesse, les militants de cette organisation juvénile qui était affiliée au Parti congolais du travail (PCT), étaient devenus libres d’adhérer à n’importe quel parti politique de leur choix. Ce n’est pas un péché, a-t-il ajouté, si nombre d’entre eux ont rejoint la CADD.

Abordant le débat politique de l’heure, la coordination nationale de la CADD a indiqué qu’elle s’opposait à la révision ou au changement de la Constitution du 20 janvier 2002. « Nous ne faisons pas une opposition au sein de la majorité présidentielle. Mais, nous avons le droit de donner notre point de vue sur les questions politiques nationales. Au sein de toutes les organisations politiques, il y a souvent une frange qui n’épouse pas toutes les propositions émises par la direction politique. Ce sont des contradictions internes au sein des groupements ou partis politiques », a expliqué Augustin Kalla-Kalla.      

Roger Ngombé