Vie des partis : la plate-forme Déco s’intègre dans le macrocosme politique national

Mardi 26 Août 2014 - 20:23

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C’est dans une ambiance de fête que la plate-forme politique et électorale de l’opposition politique Débout Congolais » (Déco) a été lancée, le 24 août, au siège des Forces novatrices pour l’union et la solidarité (Fonus) sur l’avenue de l’Enseignement, dans la commune de Kasa-Vubu, à Kinshasa. C’était en présence de plus d’un millier de personnes qui ont adhéré à cette nouvelle démarche politique en branle dans l'objectif de remporter les élections.

Structuration de quatre-vingts partis politiques, associations de la société civile, les mouvements syndicaux, et des personnalités, etc., Déco est désormais présent dans l’univers politique nationale. Et tous, ils ont jeté leur dévolu sur Joseph Olenghankoy, président des Fonus, pour présider à cette nouvelle plate-forme. Dans la prière d’ouverture de la cérémonie, l’apôtre Kabongo a demandé à Dieu de marcher avec Déco pour un aboutissement heureux des objectifs, lors que l’on sait que certaines plates-formes politiques sont mortes aussitôt nées.

Pendant plus d’une heure de speech, le président de Déco, Olenghankoy, a magistralement présenté les lignes philosophiques de Déco à l’assistance et à la presse. Il a, en premier lieu, fait une esquisse historique, relevant la détermination du peuple ayant abouti à l’Indépendance de la RDC en 1960. « On avait démontré au colonisateur que lorsqu’un peuple est conscient de son destin, il est plus puissant qu’une bombe atomique », a-t-il affirmé. Et les leaders de l’époque se sont distingués, comme Joseph Kasa-Vubu par son honnêteté, Patrice Lumumba par son courage et sa détermination. Olenghankoy a indiqué avoir perdu énormément d’énergie dans la lutte contre la dictature de Mobutu, sous l’aile d’Étienne Tshisekedi qu’il considère comme la cathédrale de la résistance en RDC et le père de la démocratie congolaise. Laurent-Désiré Kabila a, quant à lui, eu le privilège de finir le travail entamé plusieurs années avant par l’opposition pacifique, en déracinant totalement la longue dictature de Mobutu de trois décennies. Mais, a souligné le président de Déco, le départ de Mobutu n’a nullement bénéficié aux opposants qui ont longtemps lutté contre son pouvoir monolithique. Personne parmi eux n’a succédé à Mobutu à la tête du pays. Et Déco voit le jour afin de remédier aux erreurs du passé, sur la base d’une nouvelle intelligence et un nouvel état d’esprit des Congolais.

L’exercice crédible de la démocratie, le respect des droits de l’Homme, la bonne gouvernance et l’instauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du pays constituent la direction philosophique de cette plate-forme. «Déco n’est pas un mouvement extrémiste et va défendre l’intérêt du pays dans la fermeté, mais avec élégance de langage », a insisté Olenghankoy, notant qu’on n’improvise pas un homme d’État, mais on le prépare. « Je veux le pouvoir, on ne fait pas la politique pour donner la chance aux hommes sans histoire, moi j’ai une histoire. Olenghankoy, c'est 297 villes mortes, quarante-six emprisonnements, des marches pacifiques,... », a déclaré Olenghankoy, tournant le dos à certains opposants. Le président du Déco compte privilégier le dialogue. Et c'était la raison de sa participation aux Concertations nationales dont il soutient encore les recommandations parmi lesquelles l’examen du cas du pasteur Kuthino Fernando et Eugène Diomi détenus au centre pénitencier et de rééducation de Kinshasa (prison Makala). «Quand l’homme politique va au dialogue, les pistes d’atterrissage ont toujours été la gestion consensuelle du pouvoir », a-t-il indiqué. Et le président de Déco de déclarer : « Joseph Kabila n’est pas un ennemi, mais un adversaire politique ».

Olenghankoy a aussi abordé la question de la révision constitutionnelle très débattue dans les échanges politiques. Il ne compte pas s’y prononcer, d’autant plus que le président de la République, garant même de cette Loi fondamentale, n’a encore rien dit à ce sujet. Mais, toutefois, le président de Déco a fait un parallélisme sur les dix commandements de Dieu qui n’ont jamais été modifiés. Et il a eu des propos acerbes à l’encontre de Kengo wa Dondo dont il dénie l’appartenance à l’opposition, notant que cette personnalité énerve la population congolaise. Et le Sénat qu’il dirige aujourd’hui est hors délai constitutionnel. Le Déco, a terminé Olenghankoy, restera ferme sur les principes de la République, tels la Constitution, la loi électorale.

É

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Joseph Olenghankoy, président de Déco