Vie des partis : l’opposition "constitutionnelle" apporte son éclairage sur certaines contre-vérités

Dimanche 8 Juillet 2018 - 15:30

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Au cours d’un point de presse animé le 7 juillet, à Brazzaville, la plate-forme incarnée par Pascal Tsaty-Mabiala a répondu aux propos de certains responsables qui ont choisi la voie des ondes pour régler ce qu’ils appellent des contradictions au sein de l’opposition.

Dans une déclaration lue à l'occasion, Paul Marie Mpouélé, Clotaire Mboussa Ellah et un autre camarade de l’UDH-Yuki ont dit apporté des éclairages aux déclarations diffusées par certains partis membres de la Convention des partis républicains (Copar) et la Chaîne du président Joseph Kignoumbi kia Mboungou qui se réclament aussi de l’opposition.

S’agissant de la Copar, la déclaration a laissé entendre que ce n’est pas cette plate-forme dans sa globalité qui a des problèmes avec l’opposition congolaise incarnée par Pascal Tsaty-Mabiala mais plutôt le Parti républicain libéral ( PRL) dont le président, Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes, est ministre du gouvernement actuel, qui a du mal à éclaircir sa position politique. Les autres partis de cette plate-forme dont la Codema, le CDR, le PC2E et le MIS ont simplement choisi d’être solidaires au PRL.

Dans leur éclairage, les animateurs du point de presse ont signifié que la Copar a pris part en long et en large à tous les travaux préparatifs qui ont conduit à l’élaboration du mémorandum de l’opposition, en citant quelques témoins dont Michel Mboussi Ngouari et Bonaventure Boudzika.

Quant au président du PRL, ont-ils expliqué, il est membre à part entière du gouvernement de la République qui est l’émanation d’une majorité parlementaire et non d'un gouvernement d’une union nationale. « Nous avons suggéré à Monsieur le ministre Fylla de prendre une position responsable pour éviter le flou qui résulterait d’une appartenance à un gouvernement comme celui-là et en même temps d’appartenir à une opposition qui combat les positions du même gouvernement dont il est membre », a déclaré Paul Marie Mpouélé. Il n’est pas possible, a-t-il ajouté, d’être à la fois juge et partie car la loi 28-2017 du 7 juillet 2017 déterminant le statut de l’opposition politique congolaise est claire en la matière. Son article 5 disposant que « tout parti politique ou groupement des partis politiques appartenant à l’opposition peut accepter de faire partie d’un gouvernement. La présence d’un opposant au gouvernement l’astreint à la solidarité gouvernementale ».

D’ailleurs, ont –ils renchéri, le règlement intérieur du conseil des partis politiques stipule en son article 3, « tout parti politique de l’opposition qui intègre le gouvernement en application des dispositions de l’article 5 de la loi 28-2017, perd le droit de siéger au sein de l’opposition ». En conclusion sur ce point, l’opposition constitutionnelle a déclaré que pour les autres partis de la Copar, objectivement rien ne justifie qu’ils se tiennent dans leur attitude actuelle. Ils sont bel et bien, comme ils le déclarent, membres de l’opposition et le conseil des partis politiques de l’opposition leur est ouvert.

 Au sujet de la Chaîne, l’opposition incarnée par Tsaty-Mabiala a estimé que cette formation politique est le reflet typique de ce que sont certains partis politiques au Congo toujours inconstants, calculateurs, privilégiant l’intérêt individuel au détriment de l’intérêt collectif.  Le président de la Chaîne, a-t-elle signifié, a été de bout en bout présent aux différentes réunions qui ont abouti à l’élaboration du mémorandum mis en place par l’opposition mais qu'il a récusé par la suite. Son principal argument, ont dit les intervenants au point de presse, est l’existence d’un pacte républicain qui de son point de vue serait un accord secret liant l’opposition et la majorité présidentielle.

Un pacte républicain, ont-ils indiqué, est un ensemble de règles éthiques qui constituent le fondement même de la République, pour faciliter le vivre ensemble. Ce sont des valeurs partagées par tous au-delà des appartenances partisanes et qui garantissent l’unité et la cohésion nationale. Il s’agit, par exemple, du bannissement du tribalisme, du vol des deniers publics, de l’exclusion, la gestion des ressources naturelles stratégiques, etc.

 Pour l’opposition constitutionnelle, la confusion voulue par le président de la Chaîne, Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, à ce sujet n’est donc qu’une simple vue de l’esprit à moins d’être une manipulation.

En conclusion, elle rappelé que l’opposition politique au Congo n’a que trop souffert du fait non seulement d’un pouvoir qui depuis presque vingt ans n’a ménagé aucun effort pour l’empêcher de s’organiser, mais aussi du fait des egos et de ses leaders. Depuis 1999, plusieurs tentatives d’organisation de l’opposition n’ont fait qu’échouer. Les causes ou les raisons de dislocation de ces mouvements sont les mêmes. Ce sont les mêmes pratiques et comportements qui se répètent ou reviennent et qui s’appellent lutte des egos, calcul pour le positionnement, suspicion, inconstance, manque de conviction et autres. Aujourd’hui, plus que jamais, l’opposition congolaise est à un point de tolérance zéro pour sa crédibilité, ont-ils conclu.

 

 

 

Jean Jacques Koubemba

Légendes et crédits photo : 

Les représentants de l'opposition officielle

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