Vie des partis : Michel Ngakala : « la mission de Chine nous a été très bénéfique »

Lundi 30 Novembre 2015 - 17:09

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Une délégation de trente et un membres  du Parti congolais du travail (PCT) a séjourné, pendant deux semaines, en Chine sur invitation du Parti communiste chinois.  Le secrétaire à l’organisation et à la vie du PCT, Michel Ngakala, qui a conduit la délégation  a salué, dans un entretien avec la presse, l’excellence des relations entre Brazzaville et Pékin  et a tiré les enseignements positifs dudit séjour.

Les Dépêches de Brazzaville : Dans quel cadre s’inscrivait votre  voyage  en Chine ?

Michel Ngakala : Notre mission en Chine est la suite de celle effectuée par le secrétaire général de notre parti Pierre Ngolo dans ce pays  courant mois de juin.  Pendant notre séjour, nous nous sommes mis à l’école aussi bien du gouvernement que du parti communiste chinois.

LDB : Pouvez-vous nous dire sur quoi ont porté vos échanges avec le Parti communiste chinois ?

M.N : Outre la visite des sites touristiques, cette mission nous a permis de prendre part à un séminaire de quatre jours  organisé par l’Ecole nationale d’administration de Chine. Cette session de formation portait  sur les généralités de la politique chinoise et les luttes menées par le peuple chinois depuis le XVe siècle jusqu’à la création du Parti communiste chinois en 1921. Elle  nous a permis de connaître le chemin parcouru par la Chine dans sa lutte pour son développement. Notons que l’Ecole nationale d’administration  forme à la fois les cadres du parti et de l’Etat.

LDB : Comment le PCT va-t-il capitaliser  cette expérience du Parti communiste chinois ?

M.N : Après le président Mao Zedong, le Parti communiste  Chinois  avait ouvert un débat sur les bases à poser pour favoriser l’éclosion économique du pays. Vous constatez donc  que c’est  depuis plusieurs années que le Parti communiste chinois est aux affaires et il est en train progressivement de mettre en œuvre ses plans de développement du pays. Bien qu’il y ait d’autres formations politiques, qui sont au nombre de huit,  le Parti communiste chinois conserve sa place de Parti-Etat et de leader.  Les autres formations politiques participent à leur manière à cette œuvre de développement national. Le  parti  communiste chinois est le principal artisan  de l’essor économique  actuel de la Chine.

LDB : Dans quelle mesure les enseignements  acquis en Chine peuvent-ils aider  le Congo à émerger ?

M.N : Quand le Congo sortait en 1991  de la conférence nationale souveraine, tout le monde avait l’espoir de faire asseoir progressivement un régime démocratique qui devait conduire le pays vers de nouveaux horizons. Vous connaissez comme moi l’instabilité politique qui a caractérisé la période post conférence. Quand le Président Denis Sassou N’Guesso revient aux affaires, il fait  élaborer la Constitution du 20 janvier 2002 dont les missions principales étaient : recréer l’unité nationale entre les filles et fils du Congo ;  renforcer la paix, la sécurité et la stabilité sociale. Dès l’instant où cette Constitution avait rempli sa mission, elle méritait d’être remplacée pour permettre aux partis politiques de concourir au suffrage universel. Le parti politique a l’obligation d’accompagner son élu et de veiller à la mise en œuvre du programme sur la base duquel son candidat a été élu. A partir de ce moment, les questions de formation des cadres du parti et de l’organisation devraient refléter les ambitions du parti à travers le candidat qui venait d’être élu et dont la mission est de conduire le pays vers l’émergence, pour le cas du Congo, à l’horizon 2025.

 LDB : Comment le PCT entend t-il former ses cadres à l’image des membres du Parti communiste chinois que vous avez côtoyés ?

M.N : Le Parti communiste chinois est un vieux parti. Il agit sur tous ses cadres et sur tout le système administratif. Le mal des pays en voie de développement comme les nôtres est le fait qu’on confond la formation universitaire et la formation qui vous permet de gérer l’Etat. Il est donc  nécessaire de se former sur le plan de la gestion de l’Etat et d’être capable de concilier toutes ces formations. La Chine a bien compris cette leçon et elle la  met en pratique correctement.

LDB : Pouvez-vous nous dire les enseignements à tirer de cette mission ?

M.N : Il est important de reconnaitre que la Chine  devient actuellement une très grande puissance. Elle s’est donné, toujours dans le cadre de son émergence,  les  missions suivantes : lutter farouchement contre la corruption et les clans d’intérêt au sein du parti et de l’appareil étatique ; renforcer ses Forces armées avec la mission capitale de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des autres Etats. Il faut ajouter à cela, la volonté qu’exprime la Chine présentement de prospérer dans l’innovation qui est l’élément déterminant de la compétitivité .    

     

 

 

 

 

 

Propos reccueillis par Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Michel Ngakala s'exprimant devant la presse

Notification: 

Non