Violences de genre : le ''droit de cuissage'' à l’école, un fléau en Afrique de l’ouest

Mercredi 28 Novembre 2018 - 12:00

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La sous-région constitue sur le continent l’une des plus touchées par les violences de genre en milieu scolaire, selon l'organisation Plan international qui lutte contre le fléau.

À l'école, les filles subissent les agressions sexuelles. Des pratiques répandues et banalisées en Afrique de l'ouest. Il s'agit d'adolescentes cédant aux avances des adultes pour de bonnes notes ou le paiement des frais scolaires. L'ampleur des abus sexuels commis sur les filles dans les établissements scolaires est difficile à déterminer, à cause du manque de données chiffrées et de signalements.

«Menace du bic rouge», «Droit de cuissage», «Prime de brousse» ou «MST (moyennes sexuellement transmissibles)», etc., des expressions qu’on utilise au Mali, en Côte d'Ivoire ou au Togo pour désigner les relations sexuelles entre des élèves et leurs enseignants. Ces pratiques sont répandues et touchent parfois des filles de moins de 12 ans, selon la coordinatrice de Plan international au Togo, Déborah Ankou. ''Certains enseignants harcèlent les petites filles en leur disant tous les jours qu’elles sont belles, avec des remarques à caractère sexuel très embarrassantes'', a-t-elle expliqué. 

Si la Violence liée au genre en milieu scolaire est un phénomène mondial, elle est plus présente dans des pays fragiles ou touchés par un conflit. Mais les causes fondamentales de ce problème sont notamment sociales et culturelles. ''On continue de croire que la fille c’est une chose, la chose de l’homme. En plus, l’enseignant est considéré comme le détenteur de la connaissance et certains abusent de leur position d’autorité et exploitent les élèves", indique Déborah Ankou.

Pour beaucoup de parents, ''c’est un honneur'' que leur fille soit avec un enseignant, et le ''droit de cuissage'' devient ''normal''. Des pratiques qui ont des conséquences sur l'éducation des filles et mènent à l’échec, voire à l’abandon de la scolarité. Les élèves n’arrivant plus à travailler ou à se concentrer, ''on leur fait alors croire qu’elles n’ont pas de compétences pour l’école''.   Plusieurs actions ont été menées par l’organisation au Togo, au Sénégal et au Cameroun pour alerter sur le phénomène. Les premiers résultats sont probants.

Noël Ndong

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