Vols à main armée : trois braqueurs font la reconstitution des faits

Mardi 8 Octobre 2019 - 19:15

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Un réseau de bandits à main armée, démantelé par la police, a dévoilé ses modes opératoires tout en reconnaissant les forfaits perpétrés dont les assassinats à Brazzaville et à Pointe-Noire.

Dans la matinée du 8 octobre, le directeur général de la police, Jean François Ndenget, et sa suite ont parcouru les différents points, notamment les stations d’essence où les présumés braqueurs ont opéré pendant plus d’une dizaine d’années. A Makélékélé, Moungali, Ouenzé, les malfrats ont emporté des millions.

Les mêmes forfaits ont été commis à Pointe-Noire non seulement dans les stations mais aussi chez les particuliers. « On garait le taxi à quelques mètres. Et, un observateur nous informait des différents mouvements des gestionnaires de caisse. Dès que ces derniers sortaient pour aller en banque faire le versement, on entrait dans notre taxi pour les poursuivre. En cours de route, il était question pour nous de créer une obstruction et déclencher l’altercation pour passer à l’acte à main armée », a reconnu Dimitri Mayala, un des malfaiteurs.

A la station située près du Centre hospitalier et universitaire, ils ont dévalisé quatorze millions. A Ouénzé, douze millions pour la première fois puis neuf pour la seconde. Ils sont également passés par les stations de l’Angola-libre, de Jagger et de Mfilou. Là encore, des millions ravis entre les mains des gestionnaires sur le trajet entre la station et la banque ont été emportés. « Après chaque opération, on changeait la plaque d’immatriculation », a expliqué Romuald Matsona, un des éléments du gang.

"Des crimes d'une singularité inédite"

Le directeur départemental de la police, le colonel Jean Pierre Okiba, a souligné que les braquages se faisaient dans deux sens. Non seulement ces malfaiteurs mettaient la main sur les gestionnaires de station vers les banques mais aussi sur les particuliers qui faisaient des retraits dans les banques pour ensuite regagner leur domicile. Ce réseau avait des informateurs qui suivaient tous ces mouvements pour les alerter. « Des braquages d’une singularité inédite », a fait remarquer le colonel Jean-Pierre Okiba lors de cette descente visant à reconnaître les lieux du crime et à reconstituer les faits.

En réalité, ces présumés braqueurs ont été arrêtés à Pointe-Noire où ils ont également commis les mêmes forfaits. Dans la capitale économique, un policier a perdu la vie dans un affrontement avec ces derniers. Ayant eu vent de ce que certains coéquipiers ont été arrêtés par la police, un des malfaiteurs s’est réfugié à Tsiaki, près de Mouyondzi, dans le département de la Bouenza. Les services de police rompus à la tâche ont réussi à le dénicher de sorte qu’il réponde de ses actes comme les autres. Les trois seront donc présentés au procureur de la République afin que justice soit faite.

A l’endroit de la population, le directeur départemental de la police a lancé un message de confiance et d’assurance. « La population doit faire confiance en la police qui est à son service nuit et jour. Elle doit notamment l’informer d’un éventuel crime pour la sécurité de tous. La police ne va jamais se fatiguer à mettre les malfrats hors d’état de nuire », a-t-il indiqué. La population amassée près des stations lors de la reconstitution des faits a salué l’action de la police tout en réclamant justice par un échange direct avec le général Jean François Ndenguet. La police qui a joué sa partition cèdera le dossier au procureur qui dira le droit.

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Les présumés braqueurs lors de la reconstitution des faits

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