Wilfrid César Nguesso annonce la dissolution prochaine du Club 2002 PUR

Vendredi 31 Janvier 2014 - 18:15

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La nouvelle a fait l’effet d’une bombe, le 30 janvier à Pointe-Noire, dans la salle où étaient réunis les cadres, militants et sympathisants du Club  2002 PUR (Parti pour l’unité et la république), dont Wilfrid César Nguesso assurait la présidence depuis sa création en 2002

« C’est un instant difficile pour moi, un moment rempli d’émotion parce que j’ai une information très importante à vous livrer : c’est que j’ai reçu un appel de Dieu, un appel au ministère pastoral et donc j’ai décidé de répondre à cet appel en tant que serviteur et disciple de Jésus Christ. Dans les mois qui viennent, je vais me consacrer totalement à ce ministère », a informé Wilfrid César Nguesso, avant de poursuivre : « Je vous informe, en ce qui me concerne en tant que visionnaire, formateur et président du Club 2002, qu’aujourd’hui, c’est la cessation de toutes les activités du parti. Naturellement, il y aura un congrès extraordinaire, qui se tiendra dans les jours prochains, consacré à la dissolution du parti. C’est la principale information que je tenais à vous donner. »

Cette nouvelle, qui a été une surprise pour tous, est tombée le jour même de la célébration des douze ans d’existence du parti. Elle a créé beaucoup de remous dans la salle et la rencontre, qui s’annonçait au départ comme un moment de réjouissance, s’est chargée en un instant à la fois d’interrogations, de satisfaction pour les uns, de désolation pour les autres.  

Bien avant d’annoncer la nouvelle, le président du parti avait exhorté l’auditoire à chercher et à connaître Dieu avant de faire la genèse du Club 2002 PUR, qui fut au départ une association avant de muer en parti politique. Une organisation dont la création lui a été inspirée par Dieu en vue de soutenir le président de la République et de l’accompagner à instaurer la paix dans le pays, à asseoir la démocratie et l’unité nationale après la guerre de 1997. « Le club 2002 est devenu un mouvement important dans le pays et dans la majorité présidentielle. Un parti qui essaye de créer une dynamique pour faire avancer les choses. Douze ans après, on se déplace dans le pays en toute quiétude. Je pense que c’est cela le plus important, c’est cela notre grande victoire. Nous nous sommes battus pour cela, et nous devons nous en féliciter ». Ces phrases ont été très applaudies par l’auditoire qui, au départ, ne se doutait de rien. « Je pense que le parti a joué son rôle tel que Dieu le voulait. Le même Dieu qui hier m’a demandé de le créer, le même Dieu m’appelle à cesser toutes activités politiques et à être à son service », a ajouté Wilfrid Nguesso qui a dit comprendre ce que l’auditoire pouvait ressentir en apprenant la nouvelle.

Pourquoi dissoudre le parti plutôt que de confier la présidence à une autre personne ? Pourquoi ne pas s’être pas d’abord concerté avec les cadres du parti avant de prendre cette décision ? Pourquoi avoir choisi Pointe-Noire pour l’annoncer ? Autant de questions que se sont posées bon nombre de personnes, qui avaient suivi auparavant Gilles Penapitra, président départemental (Pointe-Noire) du Club 2002 PUR, faisant un plaidoyer pour l'insertion socioprofessionnelle des militants, assurant leur mobilisation et détermination à servir le parti et invitant le président national à donner les orientations en vue d'assurer la victoire du parti aux prochaines échéances électorales.

La nouvelle a été bien accueillie par certains, comme Léon Juste Ibombo, candidat malheureux du Club 2002 PUR à Mvou-Mvou 2, qui a confié : « Personnellement, ce n’est pas une surprise. En dépit de l’appel du Seigneur qu’a reçu le président national, il était logique que le moment venu, le Club 2002, au même titre que les autres formations politiques de la majorité présidentielle, soit dissous pour rejoindre la grande formation politique qui devrait certainement être mise en place pour soutenir le président de la République. »

« Il a fait le choix de servir Dieu. On ne peut pas lui en vouloir, car chacun a ses convictions », a estimé un militant. D’autres, par contre, ont eu du mal à accepter cette décision. « Il pouvait démissionner et laisser le parti en vie, confier l’intérim à un autre en attendant qu’un nouveau président soit élu. Nous attendions encore beaucoup de notre formation politique », s’est indigné un militant qui a requis l’anonymat.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Wilfrid César Nguesso. Photo 2 : Les cades et militants du parti pendant la rencontre. Photo 3 : Les cadres et militants pendant le discours du président national. (© Adiac)