Yves Castanou : « Nous validons chacune des offres des opérateurs avant d’être mises sur le marché »

Jeudi 14 Juin 2018 - 20:45

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Le directeur général de l’Agence de régulation des postes et communications électroniques (Arpce) a récemment déclaré que le relèvement des tarifs d’appels, SMS et internet par les opérateurs de téléphonie mobile intègre la vision de sa structure de stabiliser le marché et de garantir les intérêts de tous.

« Nous avons une triple responsabilité, celle de garantir les intérêts des consommateurs, des opérateurs et de l’Etat », a déclaré Yves Castanou, lors d’une conférence de presse organisée par l’Arpce pour « lever les équivoques sur les controverses » nées de l’augmentation des tarifs des produits des opérateurs de téléphonie mobile au Congo.

Si la réforme crée une grogne auprès des consommateurs qui récusent une augmentation « démesurée », Yves Castanou, chiffres à l’appui, a, pendant plus d’une heure, persuadé sur les motivations d’ailleurs recadrées par loi, ayant conduit à l’encadrement des prix.

Outre l’augmentation de la taxe sur le trafic des communications électroniques, incluse dans la loi des finances 2018 à collecter auprès des consommateurs, le directeur général de l’Arpce est revenu sur la révision des prix planchers suite à la guerre des tarifs acharnée entre opérateurs. La situation est l’origine de la baisse des revenus dans le secteur, avec 24% de perte du marché entre 2015 et 1018, a-t-il précisé.

« Nous nous sommes retrouvés dans la situation de 2011 avec l’exemple du forfait Masolo à gogo qui avait poussé l’opérateur Warid à la baisse des revenus. Nous étions obligés d’intervenir pour sauver le marché.  Aujourd’hui, les tarifs dégringolent parce que les opérateurs se font la guerre », a rappelé Yves Castanou.

Pour le directeur général, la nouvelle tarification est loin d’être excessive comme spéculent certains. Pour lever l’équivoque sur des prétendues augmentations de l’ordre de 150% sur les offres, Yves Castanou a dévoilé un tableau comparatif des prix avant et après l’actuel encadrement des tarifs.

Mettre fin aux offres toxiques

« L’offre de 100 MB était à 500 FCFA en 2016. Elle est montée à 530 FCFA après l’application desdites mesures et, d’ailleurs, elle a même été légèrement améliorée en passant désormais à 105MB. Donc soit une augmentation de 6% seulement », a-t-il démontré.

De manière globale, les offres ont augmenté d’environ 14,7% selon l’Arpce. Une seule offre dite « toxique » a subi une augmentation singulière. Au centre des polémiques depuis la mise en route de la nouvelle grille tarifaire, l’offre de 1 GB que les opérateurs avaient baissée à 1000 FCFA la journée a, en effet, été reconsidérée à sa vraie valeur.

« En 2016, le gigabit (GB) était à 10 000. Il a baissé la même année à 5000 jusqu'à à atteindre 1000 en mode promotion en 2018. Mais il s’agissait bien d’une promotion de la part des opérateurs, et non son prix réel de 2500 FCFA », a expliqué Yves Castanou. « Nous avons décidé d’arrêter les offres toxiques », a-t-il souligné.

Malgré cette hausse « qui n’est qu’une remise à l’ordre », les tarifs pratiqués au Congo sont parmi les moins chers en Afrique, a assuré le directeur général de l’Arpce, arborant un benchmark des prix du giga dans plusieurs pays d’Afrique. Selon ce document, des pays comme la RDC, l'Angola, l'Afrique du Sud, le Zimbabwe ou encore la Zambie présentent un tarif du giga de plus de 5000 FCFA. La RDC, par exemple, octroie l’offre à 7332 FCFA, la Zambie à 7000 FCFA et le Zimbabwe à plus de 16 000 FCFA, a-t-il soutenu.

Pour Yves Castanou  c’est la seule offre qui a augmenté de 150% au titre du prix pratiqué avant. « Notre travail est de maintenir l’équilibre en toute responsabilité », a-t-il argumenté, rappelant que le but est de garantir la vitalité de ce secteur stratégique dont les chiffres sont en deça de ce qui est espéré. Pour l’Arpce, cette triple responsabilité doit également garantir l’intérêt du consommateur. C’est pour cela, par exemple, dans le cadre de cet encadrement tarifaire, le régulateur a baissé le tarif des appels off-net, c’est-à-dire « inter réseau » de 25%. De 100 FCFA, il passe désormais à 75 FCFA.

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Yves Castanou lors de la conférence de presse

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