Les Dépêches de Brazzaville



Affaire Jean Pierre Bemba : le verdict sera connu ce jeudi


Lentement mais sûrement, l’on tend vers le dénouement du procès Jean Pierre Bemba qui aura tenu en haleine de nombreux congolais. Le premier acte se joue déjà ce 8 mars à la Haye avec le jugement en appel contre l'ancien vice-président congolais. Le verdict attendu concerne l’affaire de subornation des témoins pour laquelle Jean Pierre Bemba a été condamné à un an de prison et au paiement de 300.000 euros en mars 2017. Cette affaire, qui se présente comme un appendice à celle principale liée aux crimes commis en Centrafrique entre 2002 et 2003 par les rebelles du MLC qu’il dirigeait, risque d’enfoncer davantage l’ex-challenger de Joseph Kabila à la présidentielle de 2006 si les preuves de sa culpabilité sont établies.

Jean Pierre Bemba, pour rappel, avait été reconnu coupable d'avoir corrompu quatorze témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages. L'ex-chef de guerre, ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que le député MLC Fidèle Babala, et le témoin de la défense, Narcisse Arido, auraient, d’après l’accusation, tenté de soudoyer des témoins en échange des faux témoignages devant la Cour. Les co-accusés du leader du MLC  avaient alors écopé de peines allant de six mois à deux ans et demi de prison et une amende de 30.000 euros. Pour sa part, la défense avait contesté cette sentence  estimant que Bemba et compagnie avaient été condamnés, au premier degré, sur la base de constatations factuelles non étayées par des preuves. C’est donc ce 8 mars que la Cour basée à La Haye prononcera ses jugements en rapport avec les appels à l'encontre du verdict et des peines infligées aux incriminés au premier degré.   

Pour ce qui est de l’affaire liée aux crimes commis en Centrafrique, Jean-Pierre Bemba avait interjeté appel en 2016 de sa première condamnation à 18 ans de prison pour crimes de guerre, dénonçant des « vices de forme » et évoquant notamment l’arrestation de son avocat durant le procès. En janvier, sa défense avait accusé les juges en audience publique de « manque d’impartialité ». Un dossier toujours en attente de dénouement.

                


Alain Diasso