Les Dépêches de Brazzaville



Arts : le talent des enfants en situation de rue s’exprime


Martin Tika, responsable des questions administratives et juridiques de l’Association espace enfant (AEE), est revenu sur l'oeuvre des enfants vulnérables publiée en 2010, dans le but de les encourager à devenir des adultes productifs. « "Les petits artistes du Congo", c’est un travail réalisé par trente-sept enfants de notre centre après deux semaines de formation en dessin et en peinture auprès de deux peintres artistes bénévoles désignés par Chevron, notamment Kadimina et Makani. Et dès que les enfants ont fini les premières toiles, on les a exposées à l’ex-Centre culturel français où nous avons vendu quelques tableaux et d’autres sont encore au centre. On peut de temps en temps les visiter », a expliqué Martin Tika. Il  a poursuivi : « L’enfant est  capable de faire même ce que l’on ne croyait pas quand on lui fait confiance. D’ailleurs, on ne croyait pas. Mais, à la production des tableaux, tout le monde était émerveillé ».

Cet ouvrage dont le thème principal est "La sécurité dans mon monde" a été réalisé grâce au sponsoring de la société Chevron Overseas Limided en vue de limiter l'impact des incidents de sécurité en milieu professionnel et dans les familles. Car, d'après l'auteur, la plupart des incidents sont évitables si l'on pratique de bons comportements sans risques. En effet, les photos illustrant les symboles de sécurité, les valeurs de l'éducation, de la vie de famille et de la paix sont l'expression des enfants dont le plus petit était âgé de 7ans. « On avait demandé à chaque enfant de s’exprimer à travers le dessin  qui  symbolise la sécurité dans différents domaines de la vie. Certains ont choisi l’environnement, il faut dormir sous la moustiquaire, il faut se laver les mains, des thématiques qui cadrent avec la paix, des valeurs de l’éducation et des valeurs familiales. Quand l’enfant symbolise un papa ou une maman  accompagnant un enfant à l’école, cela fait beaucoup de choses en même temps, c’est la compréhension qui émane de la sécurité. Les tableaux qui expriment les valeurs de la sécurité routière et policière et à notre niveau, on a essayé de regrouper cela par thématique. C’est pourquoi vous verrez que le livre est subdivisé par thématique », a-t-il dit.

Le responsable des questions juridiques de l’AEE a ajouté qu’à la présentation du livre, les enfants se sont sentis valorisés. Outre la production du livre, le centre l’AEE a également contribué à l’élaboration du calendrier corporatif de Chevron 2018 dans tous les sites à travers leurs dessins.

Cependant, parmi les enfants qui ont participé à la réalisation de l’ouvrage,  l’administrateur a informé que l’un d’eux a poursuivi sa formation dans un centre de peinture approprié grâce au soutien de la société EFM Technologie.  Les parents de ce jeune peintre ont été retrouvés à Kinshasa et il a rejoint sa famille biologique cette année, à 24 ans. « Dans tous les domaines, quand un enfant est encadré, il peut produire des choses incroyables. La peinture est pour nous une preuve. D'autres enfants ont été encadrés au tennis. Aujourd’hui, on a un meilleur tennisman congolais. Il a été demi-finaliste au Nigeria. Il est à l’attente de son visa pour la France où il a été inscrit par son parrain. Toutefois, le centre sollicite le soutien de la Fédération congolaise de tennis pour booster ces démarches », a renchéri Martin Tika.

 L'oeuvre "Les petits artistes du Congo" est en vente depuis 2010 à Pointe-Noire. Martin Tika a assuré qu’à la sortie de l’ouvrage, tous les enfants ont reçu un cachet en dehors de ce qui a été versé à l’association par Chevron ainsi que les fournitures scolaires par la Librairie Paillet. « Le reste contribue à leur prise en charge globale puisque nous avons un centre d’hébergement où les enfants sont logés », a-t-il expliqué.  Martin Tika a, enfin, lancé un appel aux adultes et aux hommes d’églises de visiter les centres d’hébergement afin de donner la joie de vivre aux enfants en détresse. « Nous sommes des bénévoles, nous  ne vivons que de dons. Nous avons beaucoup d’enfants en détresse et nous souhaitons que les adultes aient un regard d’abord à la maison chez eux, ensuite qu’ils expriment la solidarité envers des familles ou des enfants en détresse. De même, aux hommes d’églises qui visitent les centres de comprendre que disposer un peu de temps avec les enfants en détresse, c’est valorisant  pour leur donner la chance de bénéficier des droits comme tous les autres enfants ».


Charlem Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

-Le titre du livre (Adiac) - Image symbolisant la protection de la planète (Adiac) -Image contre l’abandon des enfants de la rue (Adiac)