Les Dépêches de Brazzaville



Assassinat de Thomas Sankara : des documents déclassifiés transmis à la justice


Le juge d’instruction en charge du dossier Thomas Sankara procédera ensuite à la classification des documents reçus, en répertoriant toutes les pièces, notamment des auditions de personnes dans le cadre de la commission rogatoire internationale. En effet, lors de sa visite à Ouagadougou, Emmanuel Macron avait promis de tout mettre en œuvre pour faciliter la levée du secret-défense sur une partie des archives concernant la mort du président Thomas Sankara, en 1987. Ces documents devraient permettre d'éclairer les circonstances de cette mort, le 15 octobre 1987, en y apportant des éléments dont n'a pu disposer la justice du Burkina Faso.

Les documents d’archives demandés par la justice ont été transmis par voie diplomatique aux autorités burkinabè, le 9 novembre dernier. Dans le cabinet du juge d’instruction en charge du dossier, le travail de tri et de classification a déjà commencé. Il s’agit de répertorier tous les documents ou pièces reçues, de les classifier et de leur attribuer des numéros afin de rendre facile leur exploitation. « Ce travail fastidieux qui vient de commencer prendra du temps », selon une source proche du dossier. « Il y a des choses intéressantes qui vont sûrement conduire vers des pistes », a indiqué une source judiciaire.

L’un des avocats de la famille Sankara a salué le respect des engagements pris par le président français, Emmanuel Macron, lors de sa visite à Ouagadougou. Il a assuré qu’il s’agit d’une avancée significative dans la quête de la vérité sur l'assassinat du président Thomas Sankara.

Un second lot de documents devrait également être acheminé au Burkina Faso par voie diplomatique dans les prochaines semaines. Dans un courrier, le juge d’instruction a déjà invité les avocats des différentes parties à les consulter.

L’accomplissement de la promesse faite par le président français est incontestablement la bienvenue car, la déclassification de ces documents était attendue de longue date, aussi bien par les historiens de l’Afrique et des relations franco-africaines que par les Burkinabé, notamment les jeunes générations, pour qui Thomas Sankara reste un mythe vivant.


Yvette Reine Nzaba