Les Dépêches de Brazzaville



Belgique: trois cent cinquante mille carats de diamants congolais en vente à Anvers


Une délégation congolaise, composée notamment de Nyembo Muyumba, directeur général du Centre d'expertise, d'évaluation et de certification des minéraux précieux et semi-précieux (CEEC), et Nyembo Mbwizya, directeur de cabinet adjoint du président de la République chargé de l'économie, s'est rendue le 12 novembre à Anvers pour constater les premiers résultats de la collaboration plus étroite entre la RDC et la Belgique. 

La vente est organisée par la société commerciale Samir Gems, dont le siège est à Anvers, et comprendra des pierres brutes extraites de la Société Anhui-Congo mining investment corporation, une entreprise commune à parts égales entre l’État congolais et des investisseurs chinois. 15% de ces diamants sont de « qualité bijouterie » et 85 % de qualité industrielle. La vente se déroulera au Antwerp diamond tender facility, situé au Antwerp world diamond center. Les enchères prendront fin le 20 novembre et se dérouleront en ligne via la plate-forme d’appels d’offres de Lemon technologies. Anjal Bhansali, directeur général de Samir Gems, a déclaré que les consultations pour les ventes étaient entièrement réservées jusqu'au 20 novembre, date à laquelle les offres finales devaient être envoyées. Le président congolais, rappelons-le, avait réservé une visite au secteur diamantaire anversois à l'occasion de son premier voyage officiel en Belgique, en septembre dernier. Félix Tshisekedi avait alors promis plus de transparence et de traçabilité dans le commerce de diamants congolais et avait signé un accord de coopération à cet effet.

Relancer le secteur du diamant

La RDC et Anvers franchissent ainsi une première étape importante dans la mise en œuvre de cet accord de coopération. A l'ouverture de la vente, le 14 novembre, Ari Epstein, president-directeur général de l'Antwerp world diamond center, a déclaré : « Le président Tshisekedi nous a dit qu'il cherchait à accomplir trois choses pour le secteur du diamant en RDC et qu'il croyait qu'Anvers pourrait le mieux l'aider à atteindre ces objectifs. Premièrement, il a l'intention d'introduire plus de stabilité et de transparence dans les pratiques d'extraction et de commerce des diamants de la RDC, afin d'améliorer la réputation de la RDC sur la scène internationale. Deuxièmement, il souhaite obtenir un meilleur accès au marché international des diamants du pays, afin de leur permettre d'obtenir de meilleurs prix que ceux qu’ils ont reçus au cours des dernières années. Troisièmement, il souhaite rendre les avantages des immenses ressources naturelles de son pays à la population de la RDC ».

En outre, Ari Epstein a ajouté que le président congolais avait une longue histoire personnelle avec la Belgique et était conscient de la réputation d'Anvers comme marché le plus compétitif pour les producteurs de diamants, mais aussi pour la plus grande importance accordée à la transparence et à la durabilité dans ses pratiques commerciales.

Au nom de la RDC, Nyembo Muyumba et Nyembo Mbwizya ont réitéré le message exprimé deux mois plus tôt par le président de la République. Notant que le pays a adhéré au système de certification du Processus de Kimberley depuis ses débuts en 2003, ils ont déclaré que la RDC restait attachée à ses efforts pour éliminer totalement les traces de diamants de guerre et visait à renforcer la transparence et la formalisation de l'extraction de diamants dans le pays.

Quatrième producteur mondial de diamant

La RDC est le quatrième producteur mondial de diamants bruts en volume et le dixième en valeur. L'essentiel des diamants congolais sert aux machines industrielles, notamment pour le forage. Selon les statistiques officielles du Processus de Kimberley, le pays a produit 16,4 millions de carats pour une valeur de plus de cent trente-six millions de dollars en 2018, mais le prix moyen par carat qu'il reçoit pour ses diamants a considérablement baissé au cours des quinze dernières années. Les importations directes de diamants bruts d’Anvers en provenance de la RDC ont régulièrement diminué, tombant à 6,5 millions de carats d’une valeur de 6,5 millions de dollars en 2018.

 

 

 

 


Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

1- La délégation congolaise à l'ouverture de la vente 2 et 3- Une vue des diamants congolais mis en vente